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par Elsa - le 8/02/2014
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par Elsa - le 8/02/2014

Doggybags présente : South Central Stories, la critique

Ça pourrait devenir une habitude, une routine où on se lasse un peu. Les titres estampillés 619 sont toujours de qualité, et entamer une bd avec cette certitude pourrait presque enlever un peu au plaisir de la découverte. Et pourtant... Le secret c'est que les auteurs publiés sous le Label 619 ont tous des univers, et des talents tellement forts, qu'inlassablement ils parviendront à nous surprendre autant qu'à nous ravir.

Vous ne serez donc pas étonnés si je vous dis que South Central Stories, qui sort ce vendredi 14 février, est très bon, mais laissez-moi vous expliquer pourquoi.

66 vs Slain

South Central, quartier malfamé de L.A. Deux petits ados veulent intégrer les 66, et le rite de passage va être musclé. Ils doivent se rendre chez un Slain, un membre du gang ennemi, et le descendre. Et il y a un monde entre jouer les gangsters et en devenir un.

L'histoire s'articule en trois actes, qui racontent chacun le même évènement, mais sous un angle différent. Difficile d'en dire plus sans gâcher le plaisir...

Les jours et les nuits de South Central

Si les Doggybags sont des recueils de trois histoires courtes, ce premier Doggybags présente inaugure une nouvelle formule : une seule histoire, découpée en trois chapitres. Et force est de constater que Neyef (qu'on avait déjà pu découvrir dans Doggybags 3 et dans Ce goût) transforme l'exercice en petite merveille. Les trois parties se complètent, apportent de la densité les unes aux autres, tout en ayant à chaque fois une identité, un ton, très forts. De l'action, de l'émotion... et finalement une poésie aussi inattendue que savamment dosée.

South Central, c'est d'abord une chronique de quartier, et nul doute que les amateurs de The Grocery apprécieront ce voyage dans un autre coin pourri des USA. Jeunes paumés qui ne voient pas d'autres échappatoire que d'intégrer un gang, membres des dits-gang qui ne vivent plus que pour l'honneur des leurs, junkies, enfants qui grandissent au milieu des fusillades, et les quelques uns qui veulent encore croire qu'ils pourront s'en tirer en continuant de marcher droit.

Ce sont ensuite des destins, durs et âpres. Des personnages denses, attachants, auxquels il faudrait pourtant, justement, ne pas trop s'attacher. On ne fait jamais long feu à South Central. Le récit est rythmé, tantôt très drôle, tantôt violent. Riche de références, et bien plus complexe qu'il n'y parait au premier regard.

Le dessin de Neyef est beau, bourré d'énergie. Sa mise en scène ultra rythmée et efficace a ceci de magique que sur certaines planches, et peut-être même sur toutes, les personnages semblent se mettre à bouger. On a l'impression d'être devant un film d'animation, et plus face aux illustrations statiques d'une bande dessinée. Les couleurs fluos sont un vrai régal, entre éclairage néon du monde de la nuit, et luminosité écrasante des journées de L.A.

Doggybags présente : South Central Stories est un excellent titre, surprenant, captivant, rafraichissant. Une nouvelle excellente surprise à ajouter à la liste des victoires par KO issues du catalogue 619. Du tout bon.

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