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par Elsa - le 13/10/2014
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par Elsa - le 13/10/2014

Harlem sur la route du Diable, la critique

L'éditeur Physalis publie ce mois-ci une bande dessinée plutôt jeunesse où l'on croise Robert Johnson et le Baron Samedi...

"Vous êtes vraiment Robert Johnson ?"

Dans le New York des années 70, la mère d'Harlem se débrouille tant bien que mal pour pour payer son loyer. Mais les choses devraient bientôt changer puisque Jazon, son ainé, vient de signer un contrat avec une prestigieuse maison de disque, Crossroad Records.

En attendant d'envoyer de quoi aider financièrement sa famille, le musicien a déjà fait un cadeau à son petit frère. Une guitare, la première de Harlem, lui aussi passionné de musique. Mais quand il se met à jouer, le fantôme de Robert Johnson apparait. Célèbre guitariste et chanteur américain des années 30, il est notamment célèbre pour avoir 'conclu un pacte avec le diable'...

Et le revenant est formel, si Jazon est entré en possession de cette guitare, c'est qu'il est en grave danger.

"Vous avez vraiment vendu votre âme au diable ?"

Harlem sur la route du Diable est un one-shot qui mêle la fiction à l'Histoire de la musique afro-américaine, et à l'une de ses légendes, dans tous les sens du terme : Robert Johnson. Ce bluesman a eu une carrière fulgurante et sulfureuse dans les années 30, avant d'être le premier membre du 'club des 27', ces artistes qui connurent un destin tragique à 27 ans. Son don pour la guitare viendrait d'un pacte avec le diable, à une époque où le vaudou était encore très ancré dans la culture afro-américaine. Les auteurs font de nombreux clins d'oeil à l'histoire du musicien, tout en ancrant le récit dans une époque plus moderne, où le diable aurait son propre studio. Une manière d'aborder aussi le business derrière la musique et les artistes à succès.

Le trait de Goum est très beau, vivant, évoquant l'animation. On pense à Zombillénium (surtout en ce qui concerne les démons), mais pas seulement. La mise en scène est efficace et appuie encore cette impression d'être devant des images animées et non de simples planches. Les personnages, très expressifs, évoluent dans un univers oscillant entre réalité et fantastique. La colorisation joue habilement sur des ambiances souvent oppressante, appuyant la lumière tamisée mais aussi glauque des clubs  et des rues malfamées.

Le récit se cherche parfois un peu, avec des scènes vraiment jeunesse, d'autres plus ado, et de nombreuses références musicales qui toucheront sans doute surtout les adultes. Pour autant l'histoire est plaisante et rythmée, les personnages attachants, et si l'ensemble est souvent drôle, il n'oublie pas pour autant d'être parfois gentiment effrayant, ou émouvant.

Harlem sur la route du diable est donc une bd jeunesse qui plaira aussi aux adultes, un titre graphiquement réussi et un bel hommage à l'Histoire de la musique.

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