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par Sullivan - le 27/01/2016
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par Sullivan - le 27/01/2016

Harmony - Tome 1, la critique

Alors que l'on se disait encore récemment au sein de la rédac' que l'on traite finalement peu de titres Dupuis malgré l'amour que l'on porte à un catalogue qui nous a bercé depuis de longues années, il semblerait qu'un titre en particulier incarne notre envie de mettre en lumière une maison d'édition solide, malheureusement de nouveau absente à Angoulême cette année.

Ce titre, c'est Harmony, album de Mathieu Reynès, véritable vent de fraicheur aux allures de (bonne) série US transposée dans un format bien de chez nous. Et avant de rentrer dans le détail, il faut saluer le travail éditorial de Dupuis qui a parfaitement accompagné sa sortie avec une bande-annonce, un mini-site dédié ainsi qu'une bande son à écouter pendant la lecture de l'album. Du travail d'orfèvre pour une série qui risque bien de compter.

Avec son scénario classique mais tout-droit sorti des productions anglo-saxones, Harmony nous plonge dans l'univers de l'héroïne du même nom, un univers où se mêlent des êtres surdoués à un monde tout ce qu'il y a de plus contemporain. Harmony fait partie de ces êtres à part et se réveille douloureusement chez un homme dont elle ignore tout, incapable de mettre précisément le doigt sur son passé. Et si l'album reste avare en action dans son premier volume malgré un dernier acte fort de café et parfaitement mis en scène tout en prenant le soin de rester classique, c'est pour mieux faire connaissance avec des personnages plus complexes qu'en surface, développés avec soin.  

À noter aussi, pour prolonger le soin apporté à l'édition, la quatrième de couverture qui fait office d'easter-egg de l'album, tout en constituant un parfait résumé au scénario pour l'instant très cryptique mis en place par l'auteur. Hideo Kojima aime ça. 

Tremblant dans son dessin sur les premières pages et l'introduction du titre, Harmony fait ensuite place à un dessinateur au trait tout simplement surpuissant, de ceux que l'on est sûrs de retrouver dans les années à venir dans le monde de la BD, tant le trait de Mathieu Reynès s'impose comme un parfait mélange d'une tonne d'influences, lui qui ne semble pas non plus avoir de mal à maitriser tout l'aspect séquentiel que recquiert un bon album. 

Et si je ne sais pas si l'auteur s'est appuyé sur un storyboard pour les besoins de son histoire, toujours est-il que le tout a un petit goût d'animation pas piqué des hannetons. C'est d'ailleurs très clairement ce qui fait passer Harmony dans la case des bonnes BD, puisque son scénario très classique ne perd rien à s'appuyer sur un dessin aussi affirmé. 

Très bonne série US "à la française" qui évite la Bessonade pour notre plus grand plaisir, Harmony est surtout l'affirmation d'un dessinateur majeur, qui mêle parfaitement toute la tradition franco-belge à un trait qui emprunte aussi bien aux Comics qu'aux mangas. Une franche réussite qui a la bonne idée d'être "à la Dupuis", parfaite pour un public adolescent et pour ceux qui veulent le rester un peu plus longtemps. 

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