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par LiseF - le 26/08/2018
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par LiseF - le 26/08/2018

L'Arbre de mon Père, une histoire de famille au coeur de l'Égypte

Le 22 août dernier sortait chez Cambourakis L'Arbre de Mon Père, une bande dessinée d'Emilie Saitas qui m'a tout de suite intriguée. En fait, j'adore les histoires de familles un peu compliquées, qui font s'entremêler la petite et la grande histoire. Et là, on est clairement en plein dedans : Emilie Saitas est née d'une famille grecque, installée un temps en Égypte. En discutant avec son père, elle a eu l'idée de raconter cette histoire hors du commun en bande dessinée...

Une famille, plusieurs terres natales

C'est donc au travers des yeux du père d'Emilie que nous allons découvrir l'histoire de la famille Saitas. Kosta a grandi à Mansourah, une ville égyptienne de taille moyenne. Juste après la seconde guerre mondiale, le peuple d'Égypte n'est pas très riche mais les occidentaux venus s'installer ici, eux, sont plutôt aisés. Kosta fait partie d'une famille grecque, une communauté très implantée dans le pays. Si implantée que c'est presque une petite Grèce qui s'y est formée : enrichis grâce au commerce du coton, les grecs d'Égypte restent entre eux et ont leur propre quartier, leurs propres écoles...

Si d'un point de vue extérieur ce mode de vie peut sembler plutôt révoltant, on suit l'histoire du point de vue d'un petit garçon qui est né et a grandi dans ce système. Alors que dans la famille interviennent tout un tas d'histoires de famille (machine a avorté plusieurs fois, truc est partie étudier à Londres, bidule a des ennuis avec le gouvernement...), à l'extérieur le pays est en plein bouleversement : le Roi va bientôt être renversé.

L'histoire d'une famille aux crayons de couleurs

On ressent très vite l'émotion de l'autrice dans l'entreprise de ce projet. Emilie Saitas n'est pas née en Égypte et ne connaît pas toutes les histoires de sa famille. En écoutant son père et en rapportant ses récits, elle découvre des tas d'anecdotes qu'elle prend plaisir à nous rapporter. Tour à tour, on va suivre les grands-oncles, grandes-tentes et grands-mères, apprendre à les connaître.

Bon, évidemment quand on raconte des histoires de famille, il y a beaucoup de noms et on a tendance à s'y perdre. C'est un peu l'inconvénient de ce livre : parfois on a l'impression que l'autrice parle plus aux siens qu'à nous, et on oublie qui est qui.

Mais c'est visuellement que L'Arbre de mon Père est vraiment bluffant. Les dessins sont réalisés aux crayons de couleurs (j'adore ça, il faut plus de BD aux crayons de couleurs), et ça a vraiment quelque chose de magique. Les teintes sont hors du commun, et l'artiste passe facilement de la couleur au noir et blanc.

Avec L'Arbre de mon Père, on tient donc un récit intimiste à la fois personnel mais qui concerne aussi toute l'Histoire de l'Égypte. Il s'agit d'un diptyque, mais ce premier tome se suffit déjà à lui-même avec une vraie fin. La BD est à retrouver chez Cambourakis au prix de 20 euros.

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