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par LiseF - le 8/10/2017
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par LiseF - le 8/10/2017

L'écorce des choses - la critique

Comment fait-on dans la vie quand on est une petite fille atteinte de surdité ? Comment peut-on entendre les appels des parents, découvrir la musique, discuter avec d'autres enfants ? Avec douceur et poésie, Cécile Bidault nous propose de découvrir le quotidien d'une petite fille sourde.

Tout commence par un déménagement. Notre héroïne part vivre à la campagne avec ses parents, et découvre les jardin, le près, la forêt. Un endroit magnifique et immense qu'elle est prêteà explorer à loisir. Au fil de ses découvertes, elle rencontre son voisin : il a le même âge que lui, il est sympa, et malgré la barrière de la langue il devient très vite son compagnon de jeu.

Comment comprendre les autres quand on est atteint de surdité ?

On suit les aventures de la petite fille, saisons après saisons. D'ailleurs, c'est ainsi que les chapitres de la BD sont divisés. Et au fil de l'histoire, on comprend peu à peu comment elle communique avec les autres, et comment elle perçoit le monde autour d'elle.

Ce qui est plutôt bien fait, c'est que toutes la bande dessinée est muette. Du coup, en la lisant on se sent comme la petite fille : on ne comprend pas tout ce qui se passe. Peu à peu, on saisit qu'elle perçoit les sons en sentant les vibrations. Et même qu'elle apprend cette technique à ceux qui entendent ! Quand elle veut se faire comprendre, elle décide d'apprendre le système de communication par signes des plongeurs sous-marins.

Grâce à l'absence de bulles, on ressent de l'empathie pour l'héroïne. On comprend plus facilement ses réactions, et l'effet est saisissant.

Un album un peu en queue de poisson

Tout aussi saisissant d'ailleurs que le sont les dessins. Cécile Bidault a fait l'école Estienne. Cette bande dessinée a été publiée chez Warum suite au fim d'naimation qu'elle a réalisé pour ses études. L'écorce des choses est dérivé de ce film. L'univers graphique, c'est donc la spécialité de Cécile Bidault et ça se sent.

L'héroïne a vraiment un design mémorable, avec sa coupe blonde au carré et ses petites robes. La nature elle-même est représentée avec beaucoup de sensibilité, et des couleurs chaudes dans lequelles on voudrait se lover.

Mais il y a quand même un hic : on se fond dans l'album petit à petit, on se prend d'affection pour l'héroïne, on se passionne sur les façons dont elle communique... Et d'un coup, tout part en cacahuète.

La fin a un côté oniriqe que je n'ai pas réussi à saisir. On passe de situations très réalistes bien que poétiques, à une mise en scène complétement loufoque. C'est pour moi le gros point faible de l'album : parce que pour le reste, il a tout bon.

L'écorce des choses est un bel album plein de poésie, qui invite à l'empathie et la compréhension. Si son scénario se termine très bizarrement, il n'en est pas moins une jolie BD à mettre entre toutes les mains.

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