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par Republ33k - le 18/10/2016
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par Republ33k - le 18/10/2016

La Grande Guerre des Mondes - Tome 1, la critique

Depuis qu'elle a dépassé son centenaire, la première guerre mondiale n'en finit plus d'inspirer les auteurs de bande-dessinée, qui s'essaient au moins autant aux récits historiques qu'à leur penchant purement fictionnel avec des uchronies en tous genres. La Grande Guerre des Mondes appartient à cette deuxième catégorie, et vous propose de revisiter l'issue du conflit, ici bouleversé par l'arrivée d'un engin extraterrestre sur Verdun.

Signé par Richard D. Nolane, ici accompagné du dessinateur Zeljko Vladetic, l'histoire s'ouvre sur la découverte du Professeur Challenger, revenu de Sibérie pour y ramener les reste d'un engin inconnu, qui risque non seulement de changer le cours d'une guerre sur le point de démarrer, mais aussi de rendre les écrits de H.G.Wells bien plus crédibles. Nous ne sommes assurément pas seuls dans l'univers, mais cela ne conduit pas nécessairement la première guerre mondiale à prendre une tournure radicalement différente.

En effet, après une ellipse, nous nous retrouvons en plein no man's land entre les tranchées allemandes et françaises de Verdun. Mais l'abonimable quotidien des soldats des deux camps va être bousculé lorsqu'un drôle d'engin, similaire à celui retrouvé en Sibérie, tombe entre les deux camps. Une trève est alors signée, pour que les allemands, les français et leurs alliés se penchent sur la question. C'est justement l'occasion pour l'auteur d'amorcer une réflexion sur la paix, qui pourrait bien se développer dans les deux tomes suivants et d'ores-et-déjà annoncés.

Une première qualité qui ne nous fera pas oublier que l'introduction de cet album était particulièrement longue. La première page se situe d'ailleurs de nos jours, puis nous retombons au début du siècle dernier et enfin seulement, nous effleurons le vif du sujet avec Verdun. Dommage, car le concept est assez accrocheur, et si Nolane brasse assez bien l'historique avec le (science-) fictionnel, le chemin à parcourir pour en arriver au cœur du sujet est beaucoup trop long.

Mais ce que le récit perd en dynamisme, il le gagne en tension. Car si l'auteur prend son temps, c'est également pour orchestrer une petite montée en puissance qui se révèle assez intéressante à la lecture, même si elle est parfois caractérisée par des personnages aux arcs narratifs obscurs, on pense notamment à la présence de H.G.Wells lui-même : on ne comprend pas très bien pourquoi l'auteur de La Guerre des Mondes est à ce point impliqué dans le récit et comment il pourrait rendre service à l'histoire, à ce jour.

Terminons avec un mot sur les dessins. En l'occurrence Zeljko Vladetic, s'il s'avère assez solide sur le plan technique, a un trait un peu trop classique pour transcender pleinement l'exercice de style qu'est le mélange de la première guerre mondiale et de la science-fiction, qui était plus réussi sur la couverture de Pierre Lovyet, par exemple. Des dessins qui seront donc à l'image de la construction de ce premier album : trop classiques, ils ne servent pas l'étonnant mélange qui était promis par La Grande Guerre des Mondes.

Un pitch alléchant cache souvent de grosses déceptions. C'est plus ou moins le cas dans ce premier tome de La Grande Guerre des Mondes, qui souffre d'un académisme qui ne rend jamais service à sa promesse. Heureusement, quelques points se veulent réussis ou plus intrigants, et pourraient se déployer dans un second tome pour notre plus grand plaisir. En l'état, à vous de voir si vous voulez jonglet avec les défauts de cet album, qui ne l'empêchent pas de fonctionner et d'établir une jolie tension.

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