L’avis de LiseF7
Comment faire quand on ne parvient pas à surpasser un deuil ? Et pourquoi ne pas faire appel à une étoile ? La Grande Ourse raconte l'émouvante histoire d'une jeune femme seule avec ses fantômes, qui part en quête de sérénité. C'est beau, c'est poétique et c'est scénarisé par Elsa Bordier, qui n'est autre que l'une de nos rédactrices.
Dans La Grande Ourse, on découvre le personnage de Louise, une jeune femme triste dans la vie. Plusieurs membres de sa famille sont morts, et leurs fantômes continuent à la hanter au quotidien. Incapable de sourire, de retrouver la joie, Louise n'arrive pas à s'ouvrir aux autres et avoir des relations saines.
Son seul moyen d'obtenir le réconfort, c'est d'observer la Grande Ourse. Un jour, l'une des étoiles de la constellation décide de se décrocher du ciel pour venir la voir, sous la forme d'une petite fille aux cheveux d'argent. C'est le début d'un voyage pour retrouver la paix.
Une quête initiatique dans un monde merveilleux
Ce qui saute tout de suite aux yeux quand on lit la Grande Ourse, c'est la beauté du trait de Sanoe. La Grande Ourse fait partie de la collection Métamorphose chez Soleil. Si vous ne connaissez pas Métamorphose, il FAUT vous précipiter sur cette collection : elle a été co-créée par Barbara Canepa, notamment la maman de l'excellente série Skydoll.
Chaque livre de la collection a une beauté onirique qui lui est propre. Un univers fascinant, parfois merveilleux, parfois flippant, toujours étonnant. Et la Grande Ourse n'y fait pas exception.
Au fil des pages, Louise et l'étoile vont recontrer un poulpe géant, visiter une forêt enchantée, et même rencontrer la mort elle-même. Tout est beau : les courbes, les couleurs vraiment travaillées, la lumière... On a envie de se blottir au creux des pages. Je trouve même cela frustrant que l'album ne fasse que 82 pages.
Mais la BD fait sans aucun doute honneur au talent de Sanoe. On se doute qu'elle a du se faire plaisir à dessiner tous ces animaux au pelage duveteux, à s'imaginer une Mort façon Santa de Muerte, et surtout ces deux héroïnes au visage angélique.
Une métaphore du deuil
Cette quête initiatique s'enchaîne et permet à Louise, petit à petit, de reprendre goût à la vie. Un bémol cependant : ce personnage principal manque de background. On sait que des personnes de son entourage sont mortes, mais on peine à comprendre pourquoi elle a autant de fantômes. A-t-elle vécu une tragédie dans sa famille ? Certes ces questions sont un peu glauques, mais leurs réponses seraient utiles pour s'attacher au personnage.
De fait, on peine au début à la comprendre et à saisir l'utilité de la quête. C'est au fil du récit seulement qu'on réalise qu'elle tente, grâce à l'aide de l'étoile, de surmonter son deuil.
Le gros plus de La Grande Ourse, c'est l'univers fascinant qui est esquissé à travers ces 82 pages. On fait connaissance avec le roi de la forêt, on rencontre la mort... On croise des êtres spectaculaires dont le rôle n'est même pas expliqué, mais qu'on devine très importants. L'album laisse à penser que le background est bien plus vaste que ce que le récit nous laisse entrevoir. Et ça fait tourner la tête !
La Grande Ourse est une jolie parenthèse à l'univers merveilleux et impressionnant. La narration un peu saccadée, surtout au début, pourra en rebuter certains. Mais je vous encourage à vous accrocher parce que le dessin vaut le détour, et la fin de l'histoire est vraiment jolie !
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