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par Elsa - le 3/04/2015
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par Elsa - le 3/04/2015

La Malbête tome 1, la critique

Après Amère Russie, Aurélien Ducoudray retrouve la collection Grand Angle pour un récit qui prend place en 1765, en France cette fois-ci.

La Bête...

La Bête du Gévaudan sévit et les victimes s'accumulent. Antoine de Beauterne, porte-arquebuse du roi, est envoyé régler cette affaire au plus vite, ses prédécesseurs n'ayant fourni aucun résultat. De Beauterne et son fils sont en route quand ils croisent la route de Barthélémy, un gamin débrouillard et futé qui n'a que peu d'estime pour sa Majesté...

...et les hommes.

Dans La Malbête, Aurélien Ducoudray livre son interprétation de l'histoire de la bête du Gévaudan, en s'appuyant sur un gros travail de documentation. Mais comme à son habitude, il choisit d'axer son récit sur l'humain, à travers notamment le personnage d'Antoine de Beauterne, mais aussi celui de Barthélémy qui devient son palefrenier. C'est un double choc de culture, entre l'envoyé du Roi habitué au luxe de la cour obligé de cotoyer les 'rustres' qui peuplent le Gévaudan, et un enfant qui hait le pouvoir en place pour l'exécution de son père protestant, mais qui se retrouve au service d'un de ses éminents émissaires.

Le récit est prenant, riche en rebondissements, et les personnages tous très intéressants. L'horreur que vivent les villageois avec la menace qui plâne sur eux n'est qu'un caillou dans la chaussures des plus puissants, sont obnubilés par leurs propres intérêts, et ce qu'ils pourront gagner d'une résolution rapide de cette affaire. Les dialogues sont très justes, et on est vraiment happé par cette enquête qui, au delà des frontières du Gévaudan, nous entraine en plein siècle des Lumières, à travers le regard naïf de Barthélémy.

Le dessin de Hamo est à la fois doux et dynamique, avec des décors particulièrement soignés et des personnages expressifs et attachants. La mise en scène est réussie, focalisant, comme le récit, l'attention sur les personnages et leurs émotions bien plus que sur les meurtres. La palette colorée, où prédomine le vert de la forêt et les teintes vives des luxueux habits de De Beauterne, offrent un résultat chaleureux et calme, sans pour autant enjoliver la misère de certains lieux ni la violence de certaines scènes.

Ce premier tome (sur deux) de La Malbête est une excellente surprise, deux chemins de vie qui se croisent en plein siècle des Lumières, une improbable amitié qui nait d'une liste de cadavres et d'un cheval malade.

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