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par Arno Kikoo - le 7/11/2018
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par Arno Kikoo - le 7/11/2018

Lastman Tome 11 : vers l'apothéose espérée

Une fois de plus, il aura fallu prendre son mal en patience. Plus d'un an après la sortie de son dixième tome, et malgré le sympathique spin-off Lastman Stories, le titre principal Lastman s'en revient aujourd'hui pour un avant-dernier chapitre. Le moment pour le génial trio de Balak-Vivés-Sanlaville de commencer à refermer quelques intrigues, à ramener tout le monde au même endroit pour un final qui s'annonce grandiose. Si certains passages font du surplace, la lecture reste toujours de grande qualité et rendra l'attente d'autant plus longue.

On partira du principe qu'à présent, tout le monde aura pu découvrir la série animée Lastman, préquelle aux livres et dont l'intrigue se retrouvait raccrochée à de nombreux endroits avec le dixième tome. Ici, l'on poursuivra donc dans la directe continuité. Le Sorcier continue ses manigances pour ramener Marianne d'entre les morts, entraînant une déperdition totale de la Vallée des RoisRichardCristoAdrian et Elorna tentent de retourner dans cette contrée et de la sauver du mal qui la ronge, et qui atteint Paxtown et alentours. La série tombe ici dans des tonalités de plus en plus sombres, permettant quelque part de brasser de nouvelles influences, la Vallée étant un territoire de dark fantasy des plus lugubres, alors que les créatures fantasmées apparaissent de toutes part. Austère, par moments horrifique, le climat est peu propice aux réjouissances au fil des rebondissements qui ne font qu'accentuer un sentiment d'urgence tout au long de la lecture.

Dans ce sentiment général, c'est celui de retrouver des personnages de plus en plus maussades qui participe à angoisser le lecteur, puisque même la perspective du retour d'un personnage adoré ne peut être synonyme de bonnes choses. Les renvois à la série télévisée se font encore un peu présents, bien que tout le monde aura désormais fait les liens nécessaires. Ne reste qu'à aller de l'avant, et pour les auteurs à poser les pions pour le grand final. À ce jeu là, quelques moments choc sont à prévoir évidemment - permettant de résoudre quelques intrigues laissées en suspend, et apportant ce qu'il faut de catharsis autant aux personnages qu'aux lecteurs. L'équipe créative montre qu'elle n'a pas peur de trancher dans ses rangs et semble bien décidée à mettre un point final à l'aventure, contre l'idée d'une surexploitation (qu'on pourrait pourtant espérer au vu de la richesse de cet univers).

Dans une certaine continuité avec le tome précédent, les flashbacks sont également présents, toujours illustrés directement à la brosse, apportant de rares moments de pause qui se coupent radicalement de l'action environnante. L'étrange calme qui habille ses scénettes, venant rappeler à des jours heureux aujourd'hui disparus, est d'une force émotionnelle puissante, et rappelle à chaque fois ce qui rend les protagonistes de Lastman si humains, et si attachants. De façon générale, la série n'aura jamais déçu sur le plan graphique, le dessin à la fois dynamique, travaillé sans fourmiller de détails, profitant toujours d'une qualité de mise en scène qui doit aux savoir-faire combinés des illustrateurs, cumulant le meilleur du dessin à la narration dynamique et l'animation.

Au final le seul regret qu'on pourra avoir à la lecture se portera sur quelques passages à rallonge, du côté d'Aldana et ses alliés, qui auraient pu être écourtés au profit d'une avancée encore plus générale de l'intrigue. On se doute bien que l'ensemble se doit d'être calibré pour que le douzième tome - la conclusion de la série - fasse office de gigantesque cerise sur un bien gros gâteau. En somme, si le cliffhanger a un petit air de déjà vu. L'ensemble des évènements qui le précèdent, et tout ce qui reste à l'heure actuelle sans réponse, laisse augurer un ultime chapitre à la hauteur de toute la saga. Comme on le disait en tout premier lieu : l'attente risque une nouvelle fois d'être longue. Jusqu'à l'insoutenable.

Après un dixième tome sûrement parmi les plus réussis de la série, Lastman revient avec un avant dernier volume toujours aussi convaincant. Profitant d'une ambiance plus sombre que jamais, entrecoupée de flashbacks aussi courts que prenants, le tome prouve une fois de plus des qualités autant narratives qu'artistiques du trio de choc formé par Balak, Vivés et Sanlaville. On pardonnera les quelques scènes à rallonge pour se concentrer sur la mise en place d'un final qu'on espère grandiose - et dont on ne doute pas qu'il le sera. Une fois de plus, une lecture prenante et de haute volée - et si vous n'aviez toujours pas découvert la série, demandez-vous vraiment ce à quoi vous avez passé votre temps ces dernières années.

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