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par Republ33k - le 25/08/2015
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par Republ33k - le 25/08/2015

Lastman - Tome 7, la critique

Après un cliffhanger des plus douloureux, Lastman revient dans un septième et ô combien attendu tome, qui est autant la fin d'une ère que le début d'un nouveau cycle, s'annonçant plus trépidant encore. Sept tomes plus tard, Balak, Sanlaville et Vives ne font qu'aggréver notre addiction pour un univers génial, inauguré il y a quelques années de cela maintenant, en mars 2013.

Avant toute chose, je dois vous avouer avoir pris le train en marche. Figurez-vous que je ne fais pas partie de l'aventure Lastman depuis 2013, malgré les multiples louanges chantées par la rédaction en faveur de la série éditée par Casterman. A ma décharge, je n'étais alors qu'un lecteur du réseau ARTS, mais depuis mon installation de l'autre côté du clavier, la tentation est devenue trop forte. J'ai donc cédé aux appels des sirènes et pris le temps de rattraper les six premiers tomes de cette formidable histoire. Scoop : je n'ai jamais autant regretté d'avoir fait la sourde oreille, car pour un lecteur fan de comics, ayant grandi avec le franco-belge à papa et découvrant progressivement l'univers du manga, Lastman fut une petite, ou plutôt une énorme révélation.

Me voilà donc, dans un étrange symbolisme, aux commandes d'une critique ô combien importante, pour moi comme pour la série, qui avec ce septième album, viellit ces personnages de quelques années, après lesquelles nous les retrouvons dans un tout nouveau contexte. En l'occurence, nous retrouvons ici un procédé narratif bien connu et je dirais presque un ressort bien usé par les conteurs d'histoires : revenir sur des protagonistes, deux, cinq, dix ans après, voilà un bon moyen de s'assurer un minimum d'intérêt, et donc, un minimum de public. Mais sur ce point, comme pour tous les autres archétypes narratifs passés entre ses mains expertes, le trio d'auteurs nous donne la leçon et nous offre un cycle qui s'annonce tout bonnement passionnant. La trouvaille aussi efficace que simple étant de nous proposer un assortiment équilibré de nouveaux personnages, de protagonistes secondaires soudain mis en avant, et de héros bien connus mais changés par l'ellipse qui sépare le sixième de ce septième tome.

Et ça fonctionne : on se sent en terre connue, malgré un contexte plus intense (le verrouillage de la vallée des Rois par Virgil et ses sbires notamment) et des personnages tout à fait inédits, comme les Aigles Rouges, amenés à devenir des fan favorites absolus à l'échelle de Lastman. Il faut dire que visuellement, ce groupe de résistants et de parias évoluant de l'autre côté du Rift amènent tout un nouvel univers visuel. Sur ce point aussi, on ne restera pas sur notre faim, les auteurs se creusant la tête pour fournir des designs toujours aussi originaux, qu'ils soient le visage d'un nouveau personnage ou l'apparence d'un véhicule flambant neuf. Assurément, ce septième album rend donc plus ludique encore l'univers de Lastman, et l'étend d'ailleurs avec brio, sans oublier ce qui fait le charme de l'esthétique si singulière de la série.

Le tout, Lastman oblige, est parfaitement mis en scène, et on ne saurait réduire la composition à une mise en pages, ou une mise en cases, tant les tableaux offerts par ce nouvel album dégoulinent au choix de charisme ou d'émotions. On notera des sommets de badassitude, même au sein d'une série déjà bourrée de classe, mais surtout des moments absoluments touchants, qui sont autant de preuves de l'aspect organique de l'œuvre de Balak, Sanalaville et Vivès, que nombre de lecteurs ont immédiatement adopté. On ne saurait que trop vous mettre en garde contre les frissons et les souffles coupés qui vous attendent : le trio vient de confectionner un album qui est peut-être plus fort émotionnellement que ses six prédécesseurs. C'est dire si le chemin qui nous reste à parcourir sera passionnant.

Du reste, on reste toujours aussi étonnés par la richesse des thèmes inscrits en filigrane de Lastman, qui comme leur univers, se développent au fil des albums. Et puisque nombre des personnages de ce septième tome doivent faire face à des changements majeurs, comme l'adolescence pour Elorna par exemple, il n'est pas étonnant de voir l'histoire aborder des sujets comme la sexualité, avec la pertinence d'un phrasé toujours aussi juste et poignant.

Si le potentiel et futur protagoniste de l'histoire, Adrian Velba, est en pleine adolescence dans ce septième tome, la série et les auteurs qui retraçent ses aventures font preuve de toute la maturité qu'on est en droit d'attendre des plus belles séries du neuvième art, devenues adultes en étant élevé au grain du génie ! Une lecture incontournable, doublée d'une nouvelle démonstration de force du neuvième art, qui avec Lastman, nous prouve qu'il est loin d'être le genre encroûté qu'on nous décrit parfois. À lire. Le plus vite possible.

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