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par Sullivan - le 21/09/2015
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par Sullivan - le 21/09/2015

Le Château des Étoiles - Tome 2, la critique

Fer de lance de la Maison Rue de Sèvres depuis son premier numéro en forme de réussite critique et commerciale totale, Le Château des Étoiles constitue un refuge pour bon nombre de lecteurs de Bande Dessinée, qui voit dans cette série héritée de l'esprit de Jules Verne bien plus qu'un échappatoire onirique. Érudit, précis et seul maître à bord, Alex Alice nous revient donc un an plus tard presque jour pour jour avec un second tome dans la droite lignée de son aîné, afin de conclure un dyptique aux allures de décollage pour une série qui comptera huit tomes à son terme. 

Après s'être échappés de la Terre (!) sous le menace de Bismarck, Séraphin et les siens se rendent sur la Lune à bord de l'éthernef, la fabuleuse machine inventée par un auteur possédé par l'esprit de Jules Verne, tant le vaisseau d'Alex Alice semble issu tout droit des meilleurs romans de l'auteur nantais. C'est d'ailleurs là l'une des premières qualités du Château des étoiles, allier modernité et classicisime pour les besoins d'un récit "de genre" qui ne tombe jamais dans le pastiche et qui vise toujours plus haut, à l'image de ses héros. 

Coincés sur la destination de vacances de Neil Armstrong, nos personnages vont alors vivre une aventure fabuleuse, qui les amènera jusqu'aux tréfonds du satellite de notre bonne vieille terre, dans ce qui ne s'avère être en réalité que l'introduction d'une aventure bien plus épique, dont la Lune n'est que le premier arrêt. Je ne peux évidemment rien dévoiler de plus, tant le découpage en trois gazettes scindait parfaitement les enjeux de ce second volume relié. C'est d'ailleurs le seul reproche que j'ai à formuler à la série dans son ensemble, puisque j'ai trouvé la fin de ce dyptique un peu abrupte, malgré le fait que je sois désormais rassuré par le fait qu'Alex Alice poursuive sur sa propre série. 

À ce sujet, il est clair que ce serait criminel pour nous lecteurs de nous passer de la science de l'image et de la mythologie Vernienne que développe l'auteur tout au long de ce second volume. Lui qui livrait une bavière plus belle que jamais réalise la prouesse de nous happer dans l'espace et sur la Lune, deux destinations particulièrement difficiles à mettre en scène en Bande Dessinée devant le quintal d'albums qui y ont déjà été consacrés. Pourtant, cette fois, la magie opère. Du camp de base de nos héros aux cavernes lunaires les plus éthérées, Alex Alice laisse éclater son art de manière spectaculaire, se permettant même quelques splash pages terriblement efficaces qui nous rappellent son autre chef d'oeuvre, Siegfried

S'il était difficile de succéder à l'immense claque assénée par le premier tome du Château des étoiles il y a quelques mois, ce second album n'en est que la digne suite, elle aussi parfaitement éxécutée et sincère dans son hommage aux récits Verniens. Intelligent, beau comme peu d'albums cette année et riche en idées, ce second album vient refermer un premier cycle qui se contentera finalement d'être une introduction de luxe à un voyage qui s'annonce beaucoup, beaucoup plus grand. Autant vous dire que la Bande Dessinée tient ici l'un de ses plus beaux représentants, pour plusieurs années. 

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