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par Elsa - le 25/04/2017
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par Elsa - le 25/04/2017

Le Voleur de Souhaits, la critique

Le scénariste Loïc Clément est à l'honneur chez Delcourt ce mois-ci, avec deux nouvelles histoires : Chaussette, dont on vous reparlera très vite, et Le Voleur de Souhaits, avec Bertrand Gatignol au dessin.

"Finalement tu es comme moi !"

Félix a un secret, dissimulé dans une pile de bocaux peu ordinaires. Il collectionne les souhaits, ceux des autres. C'est facile, il suffit d'être malin et de les saisir au moindre éternuement.

Et puis il rencontre Calliope, qui lui affirme n'avoir aucun souhait. Et lui d'ailleurs, quel est le sien ? Ils décident de rester ensemble le temps de le découvrir.

Jolie bulle.

Ne vous fiez pas à la couverture qui pourrait annoncer une bande dessinée jeunesse à l'histoire sombre et angoissante, il n'en est rien. Dès qu'on ouvre Le Voleur de Souhaits, on plonge dans un monde délicat, tendre et subtile. Cette courte bande dessinée, qui ne fait qu'une trentaine de pages est un peu l'équivalent d'une nouvelle en bd. Alors, oui, on le dévore très rapidement, mais quel petit bijou.

C'est une histoire teintée de fantastique, mais où finalement l'étrange, la magie, ne se cache pas là où l'on pourrait le croire. Ces héros qui ne sont pas tout à fait des enfants, mais pas non plus des adultes, comme en dehors du monde, dont le chemin se croise pour s'entremêler avec une évidence qui les dépasse.

Le texte de Loïc Clément est beau, léger et poétique. Le langage est peut-être un peu soutenu pour un lectorat très jeunesse, mais pourrait séduire les bons lecteurs dès neuf ou dix ans. Il ravira également les adultes, que ce soit par ses mots délicats, par l'universalité de cette histoire, de la relation entre Félix et Cassiope, par cette expérience de lecture aérienne, comme une petite bulle.

Le dessin de Bertrand Gatignol est, comme toujours, superbe. Là encore, ne vous fiez pas à la colorisation de la couverture, qui ne lui rend pas vraiment hommage. L'intérieur est au contraire subtile. Les lecteurs de longues dates du dessinateur, qui se sont émerveillés devant les excellents Pistouvi et Les Ogres Dieux, pourraient craindre ce passage en couleur tant son dessin est sublimé par le noir et blanc. Mais qu'ils se rassurent, avec ces teintes tendres, un peu passées, c'est également très beau. Bertrand Gatignol imagine un Paris un rien rétro, hypnotisant, plein de malice et de poésie. Son Félix est sensible et touchant, sa Calliope est forte et mystérieuse. Leur duo fonctionne à merveille. Les pages sont très aérées, laissant la place à de grandes illustrations pleines de silence qui racontent ce que le texte ne dit pas. 

Le Voleur de souhaits est une très jolie bande dessinée. Courte, mais subtile, poétique et savoureuse. 

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