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par Elsa - le 3/04/2017
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par Elsa - le 3/04/2017

Les échos invisibles, la critique

Une des nouveauté Paquet du début d'année est signée Tony Sandoval, contributeur de longue date de l'éditeur, et Grazia la Padula.

"Mais finalement..."

Baltus a été si marqué par le décès de son amoureuse qu'il a préféré s'isoler. Il faut dire qu'au même moment, il a acquis le don, ou le fardeau, de violemment ressentir les choses avant qu'elles ne se produisent. Il vit seul, au bord de la mer, et a su trouver une certaine sérénité.

Ce calme salvateur est bousculé par l'arrivée d'Angie, une jeune journaliste américaine intéressée par le 'pouvoir' de Baltus. Parfois, le destin tisse malgré nous des fils indémêlables. 

"... mon âme revint."

Tony Sandoval signe le scénario de Les Echos Invisibles, confiant le dessin à Grazia la Padula. Une collaboration presque troublante tant le trait de la dessinatrice fait écho à celui de l'auteur. Le résultat s'inscrit donc dans la lignée de ses autres oeuvres, que ce soit dans la sensibilité du dessin ou dans l'atmosphère un peu étrange.

Graphiquement, Les Echos Invisibles est à la fois beau et dérangeant. Partout, la noirceur plâne sans se départir d'une certaine douceur. Les personnages sont tous empreints de fragilité. Il suffit de les observer pour comprendre qu'ils portent tous leur lot de douleur, Baltus en tête, semblant constamment près de se briser. Les décors sont eux aussi très beaux, nous entrainant d'un bord de mer secoué par les tempêtes à New York et ses buildings, peuplant l'un et l'autre d'une forme de magie hypnotisante, légèrement effrayante et indéfinissable. On pourra peut-être regretter des marges blanches très présentes sur les pages. D'une certaine façon, elles empêchent le lecteur de totalement plonger dans les planches.

Le récit manque un peu de subtilité et d'originalité, mais il conserve une émotion douce-amère propre à l'univers de Tony Sandoval. Un monde où la vie et la mort dansent sans jamais s'arrêter, où les douleurs passées teintent le présent d'un peu de gris. Il y a un côté rêve éveillé dans cette histoire où le héros est spectateur de ce qui lui arrive, souvent impuissant face à son pouvoir qu'il ressent plutôt comme une malédiction. 

 Si le récit aurait pu gagner en profondeur, il n'en reste pas moins suffisamment bien construit pour nous laisser, surtout, profiter de cet univers où réalité et fantastique se mélange d'une manière presque naturelle. C'est comme si Tony Sandoval et Grazia la Padula nous ouvraient une porte sur un monde ancien que nous ne savons plus voir, qui réside dans chaque ombre, chaque courant d'air, partout autour de nous. On ressent fortement l'émotion qui envahit l'histoire, cette douleur nostalgique. C'est une belle expérience de lecture.

Les Echos Invisibles est un voyage étrange et touchant comme Sandoval sait les raconter. Un récit un peu maladroit qui n'en recèle pas moins de jolies émotions.

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