Illustration de l'article
Critiques
Archive 9ᵉArt
par Republ33k - le 23/08/2016
Partager :
par Republ33k - le 23/08/2016

Les Trois Fantômes de Tesla - Tome 1, la critique

L'uchronie et le steampunk ont toujours plus la cote dans le petit milieu du franco-belge. Mais entre deux albums souvent vite oubliés, le premier tome des Trois Fantômes de Tesla, nouvelle aventure parue au Lombard, vient nous rappeler pourquoi nous aimons (vraiment) ces deux genres.

Bien loin des canons instaurés par l'exploitation assez massive de l'uchronie (l'idée de réécrire l'histoire) et de l'esthétique Steampunk, ça et là dans le monde de la bande-dessinée, l'œuvre de Richard Marazano, qui signe ici le scénario et les (très jolies) couleurs, et de Guilhem Bec, qui se charge des dessins, nous propose une intrigue et une approche d'un classicisme élégant, qui témoigne du profond respect des deux auteurs pour les genres susnommés.

Nous voilà donc en 1942, dans le quotidien d'un Travis, un jeune homme qui emménage à New York avec sa mère, veuve suite aux affrontements de la seconde guerre mondiale, qui fait désormais rage en Europe comme dans le Pacifique. Un gamin des plus curieux qui va très vite s'intéresser au sort d'un vieux monsieur installé  à son étage, et qui attise depuis toujours la curiosité des têtes blondes du quartier.

La suite est faite d'une intrigue bien tenue, qui voit notre héros enquêter sur le sujet, passant de son immeuble aux ruelles sombres de la grosse pomme, qui semblent cacher bien des secrets, dont des automates qui ne sont pas sas rappeller un certain Bioshock et de mystérieux individus aux lunettes des plus raffinés.

La promesse peut sembler un peu commune, mais elle est bien heureusement sublimée par un traitement qui frise l'excellence, aussi bien du côté du scénario que des dessins. Le moindre détail - comme l'utilisation, très juste, des mots anglais - semble avoir sa place et a assurément fait l'objet d'une vraie réflexion. Immergé dans cet univers bien bâti et jamais lourd dans son exposition, le lecteur se laisse alors porter par le mystère et ses enjeux, qui semblent tout droit sortis d'une bonne histoire du Journal du Tintin, ou dans un autre registre, d'un bon Spielberg, et on s'en souvient, les deux font bon ménage.

Les jolies planches de Guilhem Bec font le reste, en appuyant parfaitement l'ambiance de l'intrigue ou l'immensité de la ville de New York, qu'on finit par avoir envie de visiter aux détour des cases très impressionnantes du dessinateur. Dernier bonus pour la route : la très belle édition du Lombard, qui dès la couverture, nous invite à la découverte de cet univers rétro-futuriste, qui contient par ailleurs une très belle amorce de réflexion sur le poids de la science dans les conflits militaires.

Seul bémol, l'élégance quasi-académique de cet album se fait au détriment du rythme, et ce premier tome se veut essentiellement introductif. Rien de bien rébarbatif, mais on sait que certains lecteurs pourraient ne pas pardonner aux Fantômes cette longue introduction, qui a toutefois pour elle quelques surprises et rebondissements bien distillés, qui l'empêchent de n'être qu'une simple préparation pour les tomes à venir.

Si l'uchronie, en tant que genre, et le steampunk, en tant qu'esthétique, nourissent plus que jamais le milieu de la bande-dessinée, rares sont les titres qui, comme Les Trois Fantômes de Tesla, parviennent à tirer leur épingle du jeu. L'histoiLes Tre de Marazano et Guilhem l'emporte grâce à un classicisme charmeur, plutôt impeccable dans sa construction narrative comme dans ses planches. Une saga qu'on a déjà hâte de suivre dans les deux prochains tomes, d'ores-et-déjà annoncés, et qu'on vous invite à découvri dès vendredi au Lombard.

Actualités
Voir tout
Publications similaires
Abonnez-vous à la newsletter !
Le meilleur de l'actualité BD directement dans votre boîte mail