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par Republ33k - le 22/11/2016
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par Republ33k - le 22/11/2016

Niourk - l'intégrale en Noir et Blanc, la critique

Parue en trois volumes il y a quelques temps déjà, l'adaptation en bande-dessinée du roman Niourk de Stefan Wul revient ce mois-ci chez Ankama, qui offre une nouvelle édition, intégrale, à la BD d'Olivier Vatine, toujours bien protégée par la fabrication unique de la collection consacré à l'auteur de science-fiction français. Retour sur cette réédition pas comme les autres, qui cache surtout une œuvre incroyable.

Si vous connaissez un peu la collection d'Ankama sur Wul ou que vous fréquentez régulièrement le milieu de la bande-dessinée, vous savez que les essais d'adaptations en bande-dessinée des classiques signés par des auteurs français ou étrangers sont nombreux, très nombreux. Trop nombreux, même, tant l'exercice frise parfois l'amateurisme ou l'opération purement commerciale.

Qu'on se rassure, rien ne tout ça ne transparaît dans l'adaptation, par Olivier Vatine, de Niourk. Loin des défauts nés de cette tendance parfois pénible du milieu franco-belge, les trois albums de l'auteur et dessinateur, ici réunis en un,  forment une adaptation pure et extrêmement bien construite du roman de Stefan Wul, qui a profondément marqué Olivier Vatine, comme il le précise lui-même au dos de cet album.

Et s'il est difficile de trouver des preuves tangibles et précises pour expliquer ce sentiment, on ressentira ainsi, à chaque page, la passion de l'auteur pour l'œuvre originale. Outre le soin et le respect qu'il apporte à cette adaptation, Olivier Vatine fait en effet prevue d'une réflexion assez rare lorsqu'il s'agit de choisir comment mettre en scène les moments forts du roman, ou encore ses passages préférés, qu'on repère assez facilement tant ils sont brillament traduits par sa narration séquentielle.

Le scénariste et dessinateur parvient en effet à nous envoûter au rythme de cette histoire de science-fiction radicalement en avance sur son temps, elle qui conjuge post-apo, conquête spatiale, clonage et bien d'autres sujets majeurs du genre dans une ambiance et une réflexion uniques, qui nous incitent à réfléchir à l'évolution humaaine, sa trajectoire et ses hérésies. Rien que ça. 

Et grâce au travail de Vatine, la richesse de l'œuvre et de ses personnages ne perdent rien de leur superbe, et l'auteur parvient à nous surprendre partout où le faisait Wul dans le roman Niourk. Un vrai tour de force qui passe par des planches très bien construites, toujours impressionnantes, et parfois très innovantes.

A noter d'ailleurs, cette réédition sous forme d'intégrale de Niourk s'offre des pages uniquement en noir et blanc, qui conviennent si bien à l'œuvre qu'on pourrait croire qu'elle a toujours été pensée comme telle. J'ignore si Olivier Vatine a été invité à retravailler ses planches pour ce passage au monochrome, mais dans tous les cas, elles fonctionnent parfaitement, même privées des couleurs qui les habillaient précédement.

Une petite recherche Google m'inciterai même à dire que Niourk fonctionne encore mieux en noir et blanc puisque ce traitement permet à Vatine d'exacerber certaines émotions, à la manière d'un Frank Miller sur Sin City, et de se rapprocher de la forme d'un roman, ou nombre d'éléments, dont les couleurs, sont souvent laissés à l'interprétation des lecteurs.

Roman majeur de Stefan Wul, Niourk trouve dans cette bande-dessinée d'Olivier Vatine un écrin à sa mesure, tant l'auteur se montre soigné dans son adaptation, sublimée par cette réédition en noir et blanc et aux petits oignons d'Ankama, qui fera un parfait cadeau sous les sapins, en cette fin d'année 2016.

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