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par Sullivan - le 12/11/2015
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par Sullivan - le 12/11/2015

Par Bonheur le Lait, la critique

Disclaimer : Certes, Par Bonheur le Lait n'est pas une BD mais un livre jeunesse, sauf que son pedigree très séquentiel (Neil Gaiman au scénario, Skottie Young et Boulet respectivement à l'illustration des éditions américaine et française) et sa qualité globale nous donnent très envie de vous en parler, pour que vous ne passiez pas à côté. 

Éditeur historique des titres en prose du scénariste Britannique, Au Diable Vauvert s'est chargé de la localisation française de Fortunately the Milk, sorti en 2013 aux USA (Alfro vous en avait alors fait l'éloge en podcast). Et qui dit localisation dit artiste local pour tout éditeur qui veut accompagner Neil Gaiman dans sa démarche créative, qui le conduit à faire équipe avec un artiste différent pour un maximum de sorties en langues étrangères de son beau bébé. 

Écrit comme un titre jeunesse bourré d'onirisme et d'humour du quotidien très bien ciselé, Par Bonheur le Lait nous présente les aventures d'un père qui doit s'absenter pour le bien-être du petit déjeuner de ses deux enfants, à qui il manque du lait pour accompagner leurs céréales MiamCroc. C'est alors que celui-ci va s'embarquer dans une folle aventure pleine des meilleures références possibles, où il croisera entre autres un stégosaure, voyageur temporel, dans son ballon, des vampires assoiffés de sang, un volcan qui parle et qui a beaucoup d'humour, une tribu indigène aussi perchée que Neil Gaiman lui-même, la police du temps et bien d'autres choses encore. 

Déroulée à un rythme effrené, l'histoire nous fait passer par énormément de poncifs de la culture jeunesse, tout en tordant les codes par l'absurde et par des dialogues aussi fous que drôles, qui se payent en plus le luxe de monter en puissance à mesure de la lecture, pour un final absolument ahurissant qui m'a fait plusieurs fois éclater de rire à haute voix au beau milieu de la rédac. Cerise sur le gâteau : le titre semble cinégénique à souhait, pour une adaptation que l'on imagine instantanément en animation. "Mais ils le font, c'est ça le projet produit par Edgar Wright et Johnny Depp" me souffle alors Republ33k, qui me rappelle qu'effectivement, Par Bonheur le Lait sera bientôt le fruit d'une adaptation au cinéma, que j'imaginais personnellement tout de suite dans les mains d'un autre talentueux britannique en la personne d'Edgar Wright, peut-être chapeauté par un Tim Burton hypothétiquement retrouvé. Verre à moitié plein donc, puisque c'est la muse du papa d'Edward aux mains d'Argent qui accompagnera Gaiman sur ce beau projet.

Livre illustré oblige, impossible de ne pas revenir sur la performance de Boulet, qui dans un genre beaucoup moins spectaculaire que Skottie Young s'approprie l'univers très terre-à-terre du script. Le résultat est souvent somptueux (à l'exception peut-être d'une ou deux illustrations que j'ai trouvé en dessous en termes de détails, un secteur où j'aime énormément ce que propose Boulet avec ses différents travaux), et la conclusion très touchante de l'histoire résonne bien plus en VF qu'en V.O, avec une double page finale qui vaut bien mieux que des mots. 

Drôlissime, onirique et parfaitement dialogué, Par Bonheur le Lait est une petite pépite à découvrir en librairies contre 12€50, et à mettre entre toutes les mains autour de vous. Que vous soyez parent, tout jeune lecteur ou entre les deux, le titre saura vous faire hurler de rire avant de vous toucher droit dans les sentiments, en plus de vous faire frétiller la rétine grâce aux très belles illustrations de Boulet. Un must-have de Noël, que l'on est pour une fois très heureux de voir débarquer au cinéma, sous la houlette d'une équipe rassurante. 

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