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par LiseF - le 23/10/2019
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par LiseF - le 23/10/2019

Tant pis pour l'amour, une oeuvre passionnante et nécessaire

Le 25 septembre dernier, les éditions Delcourt publiaient Tant pis pour l'amour, un gros one-shot par Sophie Lambda. Un album qui a pas mal fait parler de lui, pour son histoire passionnante mais aussi pour la justesse avec laquelle il décrit... les pervers narcissiques. Dans cet ouvrage autobiographique, l'autrice nous raconte une période difficile de sa vie, avec une justesse de ton qui pousse à l'admiration.

L'histoire d'une relation, du début à la fin

Dans Tant pis pour l'amour, l'autrice nous raconte toute sa relation avec un certain Marcus, de leur rencontre jusqu'à leur rupture, puis sa longue période de convalescence à elle. Au départ, Sophie et Marcus se rencontrent lors d'une soirée parisienne. Stagiaire en graphisme, elle n'est de passage que durant quelques mois à la capitale. Connu dans son milieu, aimé de tous, il brille par son sourire enjôleur et lui fait tout de suite de l'effet. Par la suite, ils se mettent à discuter par messages et se rapprochent de plus en plus. Il vient la voir à Montpelier, et c'est le début d'une relation de rêve. Ils se complètent, comme si une fois ensemble ils n'avaient besoin de rien ni de personne d'autre. Sophie et Marcus sont sur un petit nuage.

Mais qui dit nuage dit souvent pluie. Alors que Sophie déménage de Montpellier pour venir vivre à Paris et se rapprocher de Marcus, elle réalise que les choses sont de moins en moins roses. Ce n'est pas comme si la "phase lune de miel" était simplement passée : Marcus a un comportement étrange, il lui crie dessus, la fait souffrir et lui fait croire que c'est de sa faute, la trompe, lui fait endurer les pires mensonges. Sophie ne comprendra pas tout de suite qu'elle est embarquée dans une relation avec un pervers narcissique. Après toute cette histoire, l'autrice prend ses crayons et imagine Tant pis pour l'amour, cette bande dessinée autobiographique qui lui permettra de raconter ce qu'elle a vécu, mais aussi d'entrainer une prise de conscience chez celles et ceux qui ne comprennent pas.

Faire rire en racontant une expérience douloureuse

C'est la justesse du ton qui frappe à la lecture de cet album. L'autrice parle d'une épreuve qui a duré longtemps et qui l'a durablement fait souffrir. Pourtant, elle parvient à en parler de façon drôle, mais aussi à nous proposer des tas de bons conseils. J'ai souvent des réticences vis-à-vis des albums "didactiques", mais pour le coup Sophie Lambda parvient à amener ses remarques et ses analyses de façon très naturelle. Elle propose même des points de vue de psychologues, pour mieux décrypter le phénomène sans jamais être ennuyeuse.

Dans un album aussi épais (près de trois cent pages !) tout n'est pas parfait : sa mascotte Chocolat m'a semblé un peu agacante au début, mais s'est révélée très utile au fil de l'histoire pour apporter un point de vue extérieur. Au final, on lit le livre d'une traite tant l'histoire est incroyable : ceux qui n'ont pas connu de pervers narcissique seront choqués d'un tel comportement, ceux qui en connaissent (ou même en ont fréquentés) auront peut-être droit à une douloureuse prise de conscience. En suivant l'histoire de Sophie Lambda on peut comprendre des choses, pas forcément faciles mais nécessaires.

Belle oeuvre que ce one-shot : en trois cent pages, l'autrice parvient à la fois à nous scotcher, nous faire rire et nous apprendre des choses. Une lecture dont tout le monde ne ressortira pas indemne, mais qu'il est difficile d'arrêter avant d'avoir tourné la dernière page. L'album est disponible au prix de 24 euros chez Delcourt.

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