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par Republ33k - le 21/10/2017
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par Republ33k - le 21/10/2017

The Regiment - tome 1, la critique

Il y a quelques jours, Le Lombard mettait sur toutes les étagères des bonnes librairies le premier livre d'une nouvelle série historique consacrée au SAS, sombrement intitulée The Regiment. Encore une BD historique ? Peut-être pas tout à fait, et c'est ce qui fait le sel de ce nouveau titre signé par Vincent Brugeas et dessiné par Thomas Legrain.

Trois fondateurs, une histoire

Nous sommes en pleine seconde guerre mondiale et l'armée britannique décide d'accorder sa confiance à un trio d'officiers pour mener un groupe de commandos libre de ses mouvements, le SAS, ou Special Air Service pour les intimes. À n'en pas douter, le contexte est donc absolument historique, et il ne sera d'ailleurs pas bousculé par des éléments fantasques ou des anachronismes.

Vincent Brugeas s'en tient donc à l'histoire avec un grand H, mais cela ne veut pas dire que son récit suivra forcément une approche linéaire renforcée par un maximum de détails et d'anecdotes diverses et variées, qui finissent généralement par assomer les lecteurs. Passé maître dans l'exercice de la bande-dessinée historique qui ne vire pas au simple manuel, le scénariste s'en sort donc merveilleusement bien, et parviendra sans doute à intéresser les lecteurs les moins versés dans les histoires militaires.

Une aventure humaine

Il faut dire que ce n'est pas l'aspect guerrier, malgré quelques séquences d'action, mais bien l'aspect humain qui prime dans ce premier tome. Ce qui permet à Vincent Brugeas d'établir une vraie empathie à l'égard de ces hommes au caractère bien trempés, qui entendent évoluer sur le front africain avec ou sans l'accord de leur hiérarchie. Une vraie aventure humaine se glisse donc dans le sous-texte de The Regiment, qui cause autant de camaraderie et d'indépendance que des origines du Special Air Service.

Et ça tombe bien, puisque comme le rappelait l'auteur dans l'interview qu'il nous a donnée il y a peu, les premiers vrais adversaires du SAS n'étaient pas les allemands mais bien sa propre hiérarchie, ou encore la météo. Si The Regiment s'était concentré sur l'historique ou le spectacle, la série aurait donc très vite viré à l'ennui. Ce n'est heureusement pas le cas, puisque Vincent Brugeas prend le temps d'insister sur les hommes derrière le sigle aux trois lettres, et qu'il nous embarque dans l'histoire avec une narration non-linéaire et un narrateur à la Guy Ritchie, qui donne énormément de punch au récit.

Ajoutez à cela le trait de Thomas Legrain, et vous obtenez une bande-dessinée (pas si) historique de haute volée. Il faut dire que le dessinateur convient à merveille à ce premier tome, son trait précis se mettant au service du réalisme de l'Histoire, habilement nuancé par une composition créative et parfois spectaculaire, qui fera beaucoup de bien aux amateurs de séries historiques, habitués à des gaufriers figés et des compositions bien mornes.

Au final, le seul défaut de cette bande-dessinée est intimement lié à sa plus grande qualité : en prenant le soin de détailler les origines du SAS et de s'intéresser à ses fondateurs, les deux auteurs nous laissent sur leur premier vrai fait d'armes, et on diablement envie d'en savoir plus !

Fort d'une narration plus originale qu'il n'y paraît, d'un point de vue humain et de planches superbes, The Regiment fait une nouvelle fois montre des talents de Vincent Brugeas pour les œuvres historiques qui ne virent pas au cours d'histoire. Très bien servi par un Thomas Legrain généreux dans sa composition, son scénario nous promet une palpitante aventure : le fait qu'elle soit réelle n'est jamais que la cerise sur le gâteau.

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