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par Elsa - le 21/01/2016
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par Elsa - le 21/01/2016

Watertown, la critique

Il y a deux ans, à Watertown, Maggie Laeger disparaissait. Ce jour-là, on retrouvait son patron, Mister Clarke, mort écrasé sous une étagère. Comme le décès était visiblement dû à un accident, tout le monde oublia cette histoire.

Étranges coïncidences.

Alors qu'il était en visite à Stockbridge, une ville à l'autre bout du Massachusetts, Philip croise une femme qui ressemble comme deux gouttes d'eau à Maggie. Mais elle ne le reconnait pas, et lui dit s'appeler Marie. Cette rencontre va perturber le sage employé de bureau jusqu'à l'obsession. Il se met à enquêter. 

Demain je ne serai plus là.

Avec Watertown, Götting livre un polar plein d'élégance.

Par son dessin d'abord. Par petites touches de couleur, il crée une atmosphère, des décors et des personnages rétros et plein de douceurs. Il parvient à la fois à offrir des images fortes, comme des photographes, et une mise en scène très cinématographique, vivante. La présentation très carré des planches apporte un côté froid qui empêche un peu l'empathie et l'immersion, mais qui, associé à la colorisation pâle et un peu passée, appuie vraiment l'ambiance. Des journées froides, ennuyeuses et austères auquel Philip cherche à échapper à la poursuite de ces mystères. 

L'histoire est d'une tranquillité très étudiée. Par étapes et par petites touches, le récit évolue, nous apportant les éléments au fur et à mesure, pour nous laisser en même temps que le héros essayer de deviner de quoi il retourne. Loin des polars bourrés d'adrénaline, ici les longs trajets, les discussions interminables, le travail auquel il faut bien se rendre et les informations qu'il faut chercher ramènent Philip à un rythme réaliste qui vient freiner son excitation. Tourmenté par ces deux femmes et leur ressemblance frappante, mais inexpérimenté quand il s'agit de jouer le détectives, il réfléchit longuement aux actions à entreprendre pour découvrir la réalité.

L'histoire de Watertown manque peut-être un peu de densité, et laissera les amateurs de polars sur leur faim. Mais plus qu'une enquête pleine de mystère et de rebondissements, il est ici question d'une atmosphère dans laquelle le héros nous entraine. Un moment de lecture qui nous impose son rythme tranquille, une obsession qui pousse à bousculer le cours des choses quand tout le monde s'en satisfaisait très bien, comme les ondulations laissées sur la surface de l'eau par une série de ricochets.

Watertown est un polar un peu froid, mais qui surprend le lecteur par son atmosphère tranquille et élégante, une expérience de lecture plaisante, servie par le dessin raffiné et doux de Götting.

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