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par Alfro - le 3/07/2015
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par Alfro - le 3/07/2015

Ajin - Tome 1, la critique

Véritable succès au Japon, avec une adaptation en animé qui a été lancée alors que la série n'était même pas publiée depuis un an et s'écoulant à quelques millions d'exemplaires, Ajin débarque aujourd'hui en France grâce à Glénat en temps et en heure pour la Japan Expo. Que se cache-t-il derrière ce succès ?

"On les dit immortels."

L'histoire d'Ajin se déroule dans un monde très similaire au notre, à une petite différence près. Il y a quelques années, lors d'une guerre en Afrique, une nouvelle espèce d'humains a émergé, les Ajins. Ceux-ci ont la particularité d'être immortels et d'avoir un cri qui peut paralyser pendant quelques secondes. Seulement une cinquantaine de cas a été détectée, et à vrai dire le monde continue de tourner sans trop se soucier de cette découverte. Notre héros, Kei, lycéen très studieux, bien dans sa peau et somme toute assez normal, s'apprête à rentrer en fac de médecine, et il n'en a rien à faire des Ajins dont on nous expose les tenants et aboutissants lors d'un cours qui ne l'intéresse visiblement pas.

Il aurait sans doute mieux fait d'écouter plus attentivement car lorsqu'un camion va lui rouler dessus et qu'il s'en sortira indemne, il va se rendre compte qu'il est lui aussi un Ajin. Et c'est là que les choses vont se compliquer pour lui, car la bonne idée du scénariste Tsunia Miura, c'est de nous montrer le comportement des êtres humains autour du héros. Dès que celui-ci perd son statut d'homo sapiens, il est entraîné dans un tourbillon d'intolérance et de dégoût qu'il est obligé de fuir, cristallisant la haine de l'autre et l'avarice (la capture d'un nouveau spécimen d'Ajin peut rapporter très gros). Plus que son nouveau statut, c'est la réaction de ceux qui l'entourent qui est intéressant, avec même sa famille qui se détourne de lui.

"Je ne le laisserai pas me rattraper !"

A partir du moment où Kei devient un Ajin (ce qui arrive très vite, le récit ne s'embarrassant pas de fioritures), le manga rentre dans une fuite en avant qui va à toute allure, où tout le monde est un ennemi. Sauf l'ami d'enfance de Kei, un certain Kai (Kei et Kai, oui vraiment). Celui-ci avait été mis à l'écart par la famille du héros parce qu'il est un marginal qui ne s'embarrasse pas des règles. Il est amusant alors de voir que ce sera le seul à lui venir en aide. La réflexion sur la tolérance n'est certes pas très fine, mais elle a le mérite de créer une bromance qui dynamise l'histoire et permet d'éviter le sempiternel cliché du héros solitaire. C'est donc à deux qu'ils affronteront ce monde devenu hostile du jour au lendemain.

Le récit ne tourne jamais autour du pot, et ce manga fait très fort en cela qu'il va toujours de l'avant, porté par son duo de personnages. C'est sur la route que l'on va glâner plus d'informations sur les Ajin et sur une mystérieuse société qui les chasses. Un plan à plus large échelle se profile à l'horizon, mais il ne concerne pas les héros qui pour le moment luttent pour leur survie. Tout ça dans le trait tout aussi dynamique et franc de Gamon Sakurai, qui participe grandement à rendre cette histoire captivante. Par contre, ses meilleures pages sont encore celles qui ne croulent pas sous des tonnes de trames numériques. 

Si l'on ne peut pas prétendre savoir où l'on va avec ce manga, surtout que la fin de ce premier tome ouvre énormément de portes, il débute sur de très bonnes bases. Ajin est dynamique et sans concession, aussi plaisant dans sa narration qu'intéressant sur sa réflexion sur la nature humaine. Espérons donc qu'il continue sur cette voie.

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