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par AlexLeCoq - le 8/07/2014
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par AlexLeCoq - le 8/07/2014

All You Need is Kill 1 & 2, la double critique

Publié en 2004 au Japon, le light novel All You Need is Kill de l'auteur japonais Hiroshi Sakurazaka est au centre de toutes les attentions depuis le début de l'été puisqu'en plus de sa publication en roman en Français, la série s'est vue adaptée par Doug Liman au cinéma mais aussi en manga avec un dyptique édité par Kazé. Publié par la Shueisha au Japon, le manga All You Need is Kill n'est pas passé inaperçu lors de sa sortie puisque si celui-ci est écrit par Ryosuke Takeuchi, il est surtout dessiné par le très populaire japonais à l'œuvre sur les planches de Death Note, Takeshi Obata.

Je suis Rita Vrataski...

Différent du film avec Tom Cruise et Emily Blunt sur de nombreux points, All You Need is Kill se déroule sur Terre dans un futur proche alors que la Terre est envahie par une armée de créatures nommées les Mimics. On suit alors les aventures de la jeune recrue Keiji Kiriya qui est envoyé sur le front japonais pour une bataille d'envergure dans le but de repousser l'ennemi. Malheureusement, tout ne se passe pas comme le jeune homme l'avait prévu et il se fait rapidement tuer en plein combat. Mais comme le destin fait parfois bien les choses, Keiji se rend compte que dès qu'il meurt en action, il est renvoyé 30 heures dans le passé et doit recommencer la bataille encore et toujours jusqu'à devenir le soldat ultime pour y mettre un terme définitif.

Évidemment avec un scénario se déroulant dans une boucle temporelle, on peut facilement penser que l'histoire tournera en rond mais ce n'est pas le cas. Le script réécrit de Ryosuke Takeuchi est très nerveaux et les évènements s'enchaînent sans jamais véritablement laisser de place à des moments de respiration. Le rythme est donc soutenu mais parfaitement adapté pour l'histoire d'un homme condamné à se retrouver sans cesse en plein cœur d'un combat impossible à gagner. Malheureusement, avec une écriture aussi effreinée, All You Need is Kill passe parfois rapidement sur certains détails qui plombent la compréhension générale du titre, et notamment lors du tome 2 dans lequel le pendant métaphysique des boucles temporelles se complique légèrement à cause d'un nouvel élément qui entre en jeu. Heureusement, Ryosuke Takeuchi parvient à installer un schéma simple dans la temporalité du titre grâce à quelques détails malins notamment lorsque Keiji inscrit le nombre de boucles temporelles qu'il a traversé sur sa main dès qu'il "ressuscite".

Le titre dépeint un monde aux portes de l'extinction et piégé dans une guerre qui se terminera seulement par l'annihilation des Mimics ou des humains. Pour autant, le manga n'oublie pas de saupoudrer le tout de sentiments et de romantisme qui permet de respirer un peu dans ce monde de brutes. All You Need is Kill reste une lecture incroyablement prenante qui est d'autant plus agréable à parcourir lorsqu'on a vu le film Edge of Tomorrow, simplement pour noter les détails qui diffèrent entre les deux adaptations. Le manga n'est donc pas redondant lorsque l'on a vu le long-métrage de Doug Liman car les deux œuvres ont finalement peu en communs, qu'il s'agisse du design général, du décorum et même de la fin puisques les deux se terminent d'une façon diamétralement opposée.

Je suis mort... deux fois ?

On peut d'ailleurs préférer le manga au film grâce à son univers visuel beaucoup plus inspiré. Si Takeshi Obata a un talent qui n'est plus à prouver aujourd'hui puisqu'il a déjà fait ses preuves sur des séries comme Death Note ou Bakuman, il faut tout de même avouer que l'artiste japonais réussit à mettre en avant avec brio les designs d'All You Need is Kill créés par Yoshitoshi Abe pour le light novel. Les dessins sont d'une nervosité à toute épreuve, à la manière de l'histoire qu'ils content, et le rendu de certaines pages est assez magistral. Mais comme tout bon seinen qui se respecte, All You Need is Kill est visuellement sans concession pour montrer les horreurs de la guerre. Cependant, contrairement au film qui offre des designs véritablement américains dans l'âme, All You Need is Kill se focalisent sur un univers beaucoup plus nippon avec des exosquelettes visuellement impressionnants avec certaines inspirations tout droit venues de la fantasy avec les énormes haches de Keiji et Rita.

Heureusement, contrairement au film qui reste à la hauteur du cinéma d'action, le manga All You Need is Kill permet d'ouvrir le lecteur à certaines réflexions très intéressantes et notamment sur les conséquences des boucles temporelles, véritables mises en images de l'effet papillon. En effet, le héros Keiji va rapidement se rendre compte qu'en retournant dans le passé, il peut changer le cours des événements mais sauver un de ses coéquipiers revient parfois à en sacrifier un autre... Il va donc devoir apprendre à accepter que la guerre ne se fait pas sans sacrifices et que peu importe le nombre de fois qu'il devra recommencer la bataille, il ne pourra sauver tout le monde. Mais le titre ouvre aussi quelques questionnements sur la mort qui n'est finalement plus une finalité lorsque l'on peut passer outre. Keiji ne sera d'ailleurs pas seul dans All You Need is Kill puisque le personnage de Rita Vrataski a aussi un énorme rôle à jouer dans l'histoire, beaucoup plus que dans l'adaptation sur le grand écran, ce qui n'est pas pour déplaire. Le personnage est en effet très intéressant, presque plus que Keiji, puisque nous en apprendrons beaucoup sur son histoires et ses motivations sans failles qui lui valent le surnom de Full Metal Bitch.



All You Need is Kill est un très joli dyptique qui, en plus d'adapter à merveille un scénario adoubé par Hollywood et retravaillé pour l'occasion, propose de vrais réflexions. Avec un premier tome sorti à la fin du mois dernier, il ne faudra d'ailleurs pas patienter beaucoup avant de mettre la main sur la suite et la fin puisque si elle était disponible en avant-première à la Japan Expo, celle-ci sortira le 18 juillet prochain chez tous les bons revendeurs. Si le manga vous a d'ailleurs plu, vous pourrez toujours vous rabattre sur le film Edge of Tomorrow et même le light novel, aussi édité par Kazé et tout aussi approuvé par nos soins !

 

 

 

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