Illustration de l'article
Critiques
Archive 9ᵉArt
par Elsa - le 20/02/2014
Partager :
par Elsa - le 20/02/2014

Animal Kingdom tome 1, la critique

Animal Kingdom est l'une des nouvelles séries lancées cette année pour l'éditeur Ki-oon. Annoncée comme un manga jeunesse entre Tarzan est Mowgli, qu'en est-il vraiment ?

DOUBUTSU NO KUNI © Makoto Raiku / Kodansha Ltd.

Petit roi de la jungle

Monoko est une jeune raton-laveur impulsive, bavarde et gourmande. Alors qu'elle pêche pour sa tribu, elle découvre un bébé humain dans un panier dérivant sur la rivière. Sans hésiter, elle prend le petit sous son aile, bien décidé à être une mère d'adoption exemplaire pour le petit.

Malheureusement, la vie dans la jungle est loin d'être tout repos. Entre les prédateurs et le manque de nourriture, la survie est un enjeu constant, et s'encombrer d'un nouveau-né ne va pas faciliter la vie de Monoko... Enfin jusqu'à ce que l'enfant dévoile un don aussi surprenant que porteur d'espoir.

DOUBUTSU NO KUNI © Makoto Raiku / Kodansha Ltd.

La loi du plus fort...mais pas toujours

Animal Kingdom est un titre assez surprenant. Présenté comme jeunesse, il se révèle pourtant parfois violent et sombre (et ce dès la première page), et développant sans concession la thématique de la survie. Famine, chaine alimentaire, le quotidien de la tribu des ratons-laveurs est fait de nombreux dangers. Pourtant, leur tendance naturelle à l'optimisme et à l'esprit d'équipe fait qu'il se dégage du récit beaucoup de bonne humeur.

Au fur et à mesure des chapitres, Taroza, le petit d'homme, va rencontrer de nombreux animaux, chats sauvages, loups, ours, éléphants. Chacun est confronté à ses propres difficultés, mais leur manière de penser, et d'agir, va subtilement évoluer au contact de l'enfant. Même si le récit est rythmé par des gags, le propos est bien plus complexe. Là encore, le positionnement jeunesse peut étonner, car les problématiques développées sont assez profondes. Libre-arbitre, bien et mal, nécessité de tuer pour survivre, transmission. Si tous ces sujets peuvent être abordés avec des enfants, ce sont aussi des pistes de réflexions intéressantes pour les plus grands. Taroza intervient dans un monde qui semblait figé, et par sa présence, sa différence, bouscule l'ordre établi, remet en question les choses.

On a ici un cocktail d'humour, d'aventure, d'émotion, saupoudré d'un peu de violence et de réflexions sur le cours des choses. Un manga à l'image de la vie, en quelque sorte.

Graphiquement, le titre est réussi. Si la tribu de raton-laveurs et Taroza sont dessinés dans un style un peu naïf et kawaïï, la plupart des autres animaux sont eux représentés d'une manière plus réaliste et détaillée. Ce mélange de styles offre pourtant un résultat fluide et agréable à l’œil. La mise en scène est efficace, rythmée, et même si les cases sont souvent chargées, il se dégage un côté léger de l'ensemble.

DOUBUTSU NO KUNI © Makoto Raiku / Kodansha Ltd.

Plus qu'un manga réellement adapté à un public de jeunes lecteurs, Animal Kingdom se rapproche sans doute plutôt du shônen. Très chapitré, riche en action et en humour, il met en avant des valeurs positives, d'entraide, de générosité et de courage. Parfois violent, le titre n'en reste pas moins tranquille et joyeux la plupart du temps. L'histoire et son héros évoluent rapidement, et si les deux premiers volumes mettent en scène un Taroza encore tout bébé, nul doute que sa croissance entrainera de nouvelles aventures, réflexions et rencontres.

 

Actualités
Voir tout
Publications similaires
Abonnez-vous à la newsletter !
Le meilleur de l'actualité BD directement dans votre boîte mail