Nouveauté de la collection Big Kana, Après la pluie nous raconte une romance pas comme les autres.
Dans les silences.
©2015 Jun MAYUZUKI/SHOGAKUKAN
Akira Tachibana est une jeune fille de dix huit ans. Depuis une blessure, cette grande sportive s'est renfermée sur elle-même et travaille, sur son temps libre, dans un restaurant familial. Elle est loin d'être insensible au charme qu'elle décèle dans les maladresses de son patron.
Masami Kondô est le gérant de ce petit restaurant familial. Le comportement d'Akira, qu'il ne parvient jamais à comprendre, finit par bousculer son paisible quotidien.
Le temps des doutes et des remises en question.
Après la pluie serait difficile à ranger dans une petite case. Ni tout a fait shojo, ni vraiment josei, un peu seinen... c'est un récit sensible qui sort du cadre de la romance pour explorer ces périodes de questionnements et de remises en question que sont la sortie de l'adolescence et la quarantaine.
Le sujet est délicat, celui d'une jeune fille attirée par un homme beaucoup plus âgé. Mais, sur ce premier volume en tout cas, il est traité avec pudeur et justesse, et n'est finalement qu'une composante de l'histoire. On devine que la vie des deux héros ne tourne pas seulement autour de ce trouble. A demi-mot, l'auteur raconte la tristesse et la solitude dans laquelle Akira s'est retrouvée enfermée depuis sa blessure. La distance qui se crée avec ses anciennes amies, tous ces secrets qu'elle garde en elle et qui lui pèsent.
Le rythme de l'histoire est très doux, assez contemplatif. On comprend plus qu'on ne nous dit ce que ressentent les personnages. Il y a beaucoup de nostalgie, de trouble, mais aussi de jolies touches d'humour qui apportent une légèreté plaisante à ce manga. Il faudra voir comment le récit, encore en cours au Japon, évoluera au fil des tomes, mais pour le moment, Jun Mayuzuki prend son temps pour raconter son histoire.
Le dessin est, de la même manière que l'histoire, impossible à faire rentrer dans une petite case. Très doux et délicat mais aussi assez adulte, il nous offre des planches assez riches mais très lisibles, parfois totalement muettes. L'émotion se dissimule dans chaque geste, chaque expression, et gagne rapidement le lecteur. On s'immerge totalement dans cette histoire, touché par ces deux héros solitaires et souvent silencieux qui peinent pourtant à dissimuler le trouble qui s'empare souvent d'eux.
Ce premier tome d'Après la pluie promet un récit sensible, touchant. On a déjà hâte au tome deux.