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par Elsa - le 15/07/2014
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par Elsa - le 15/07/2014

Chihayafuru, la critique

L'éditeur Pika compte de nombreux shôjo à son catalogue. Parmi eux, Chihayafuru, un titre atypique puisqu'il mêle les sentiments à un sport inconnu chez nous : le Karuta.

Passion d'enfant.

Chihaya est en sixième. Et si vous lui posiez la question, elle vous répondrait que son plus grand rêve est de voir sa grande sœur devenir mannequin. Il y a un nouveau dans sa classe, Arata. Un petit garçon introverti mis à l'écart par leurs camarades. Les deux enfants se lient d'amitié, et Chihaya va découvrir la passion et le rêve d'Arata.

Il veut devenir le meilleur joueur de Karuta du monde. Le Karuta est un jeu de cartes traditionnel japonais, basé sur cent poèmes anciens. Il initie sa nouvelle amie à ce jeu, et elle se découvre un véritable don. Le duo va bientôt être rejoint par Taichi, un autre élève de leur classe. Et c'est ainsi qu'à travers un jeu de carte un peu ringard commence une jolie histoire d'amitié...

Cent poêmes millénaires, trois ados d'aujourd'hui.

Si Chihayafuru est un shôjo, les émotions des uns et des autres restent au second plan face au vrai héros de l'histoire, le Karuta. Peu à peu, on comprend que ce que l'on pourrait prendre pour un jeu de cartes vieillot est un véritable sport, où travail de mémoire et stratégie s'associent à de bons réflexes physiques et à beaucoup d'endurance. La plupart des protagonistes étant débutants, et de nouveaux joueurs arrivant au fur et à mesure, les règles et leurs subtilités nous sont expliquées d'une manière claire et finalement passionnante. Le Karuta est une porte d'entrée surprenante sur la culture japonaise, notamment sur sa richesse littéraire.

Chihayafuru débute lorsque les héros sont au collège, mais on passe rapidement au lycée. Une manière pour l'auteure d'aborder des thèmes sur un ton plus adulte, mais aussi de faire évoluer ses personnages. De l'innocence de l'enfance, on passe aux blessures et aux non-dits de l'adolescence. Même si la vie a éloigné les trois amis, la passion qui les relie les empêchent de totalement se perdre de vue. Le récit prend son temps, se concentre surtout sur Chihaya, mais nous montre aussi tout ce qu'elle oublie de voir, trop concentrée sur son but : obtenir le titre de queen, tout en partageant son amour du Karuta avec un maximum de gens, plus ou moins consentants.

Le trait est assez simple et manque peut-être un peu de modernité, mais la mise en scène dégage beaucoup de douceur. Yuki Suetsugu parvient à rendre sur le papier l'énergie qui se dégage des parties de cartes endiablées, et la tension des compétition.

Chihayafuru est donc à la fois un shôjo et un manga sur le sport assez surprenant. En nous initiant au Karuta, un jeu de carte traditionnel japonais, l'auteur parle à la fois de passion, et de cet âge formateur qu'est l'adolescence.

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