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par Alfro - le 26/06/2015
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par Alfro - le 26/06/2015

Crueler than Dead - Tome 1, la critique

L'horreur à la japonaise est souvent faite de fantômes et autres esprits terrifiants se cachant dans l'ombre et installant lentement mais sûrement un climat angoissant. Crueler than Dead n'est pas du tout dans cette tendance, préférant jouer avec des zombies bien visibles.

"Les gens se sont mis à se dévorer entre eux."

Un personnage qui se réveille du coma et qui se rend vite compte que le monde autour de lui s'est enfoncé dans un chaos sans nom, où le plus important est d'éviter de se faire dévorer par son prochain, voilà qui n'est pas sans nous rappeler The Walking Dead. Pourtant, la comparaison entre le manga de Tsukasa Saimura et le marronier de Robert Kirkman se limite presqu'à cela. Déjà parce que notre héroïne, Maki Akagi, est bien différente de ce bon vieux Rick Grimes. On apprend assez vite qu'elle était elle aussi infectée par ce virus qui pousse les gens à devenir des monstres cannibales (d'ailleurs, il est intéressant de voir qu'il ne s'agit pas stricto sensu de zombies).

A vrai dire, l'intrigue, par son penchant plus militarisé et ses contaminés, nous fait plus penser à un 28 Jours Plus Tard dopé aux hormones. L'histoire n'est pas celle d'une héroïne solitaire, puisqu'elle fait la rencontre immédiate d'un jeune garçon qui est revenu du même enfer qu'elle. Les deux ont été soigné et sont les seuls à posséder le fameux vaccin (le laboratoire ayant été détruit le temps qu'ils se réveillent) et ils doivent le rapporter à Tokyo. Voilà pour ce qui est du moteur de l'histoire. La suite est assez commune à un récit d'Apocalypse zombie, avec cette fameuse morale où l'Homme est un loup pour l'Homme, les humains non infectés étant presque pires que leurs confrères infectés.

"Peut-être bien que la Terre n'a pas besoin de la race humaine."

Là où Crueler than Dead diffère un peu des multiples autres histoires de zombies, c'est que l'infection a laissé des séquelles aux deux survivants, même s'ils ont été guéris. Une super-force certes, mais surtout un goût pour la violence et la rage qui remonte dans des situations de péril extrême. Si bien qu'ils doivent composer avec un monde plus qu'hostile, mais aussi avec leur propre nature monstrueuse. Le reste est assez habituel, des compagnons de route qui ont une espérence de vie pour le moins chaotique, des scènes de désolation totale et des pièges tendus au moment où on pensait traverser une accalmie.

Rien de bien surprenant donc, si ce n'est qu'à l'extrème violence de la narration, se rajoute une violence graphique qui n'a rien à lui envier. Le dessin de Saimura aussi cru qu'efficace, ne cache rien de l'horreur absolue de certaines scènes. Il montre ainsi le cannibalisme d'une façon bien figurative, ne laissant aucun espace pour l'imagination. Et si nous ne sommes pas dans l'exagération d'un Crossed, les monstres sont tout de même d'une cruauté terrifiante. Ainsi, c'est un voyage au milieu du sang, des tripes et des pires exactions que nous propose ce manga, pour lequel il faudra avoir le cœur bien accroché.

Les zombies sont revenus en force ces dernières années, dans tous les pans de la culture populaire. Le manga n'a pas été épargné. La version que nous propose Crueler than Dead ne révolutionne pas le genre, mais nous le montre sous son aspect le plus violent, sale et dynamique qui soit. Un dyptique coup de poing et horrifique à souhait que les amateurs du genre apprécieront, particulièrement pour ses dessins aussi glauques qu'efficaces.

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