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par Elsa - le 2/08/2016
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par Elsa - le 2/08/2016

Dédale, la critique

Présenté comme un 'survival positif' par son éditeur Doki-Doki, Dédale a de quoi intriguer...

Piégées.

© Takamichi / Shônen Gahôsha

Reika et Yôko sont toutes les deux débuggeuses pour une entreprise de jeux vidéos. Elles ont des caractères bien différents mais s'entendent suffisamment pour être colocataires. Un jour, elles se retrouvent malgré elles dans un étrange bâtiment qui semble sans issu... 

Quand la réalité ressemble à un jeu vidéo, Reika ne voit qu'une solution pour s'en sortir : déceler le bug de ce monde et l'utiliser à leur avantage.

Danger de mort et bonne humeur.

Aussi étrange que cela puisse paraitre, Dédale est réellement un 'survival positif'. Les codes du genre sont respectés : les héroïnes sont coincées dans un univers dangereux où elles ne pourront compter que sur elles-même (ou presque) pour rester vivantes et se sortir de ce pétrin. Pourtant Takamichi joue habilement avec le genre pour y insuffler quelque chose en plus. La relation qui unit les deux héroïnes est riche et intéressante. Elles ne sont pas vraiment amies mais se font mutuellement confiance et se complètent parfaitement. Si Yôko a les pieds sur terre, Reika est plus fantasque. Son travail est une vraie passion : les failles d'un jeu vidéo sont pour elle des portes ouvertes vers des territoires inexplorés. Et ce n'est qu'une facette de sa personnalité malicieuse. Sa manière de voir les choses insuffle cette dimension solaire et légère à un titre qui aurait pu être oppressant. Chaque danger devient une énigme à résoudre, chaque étrangeté de ce monde hostile une opportunité.

Dédale est un diptyque (dont les deux tomes sont parus simultanément). Le mangaka prend pourtant le temps de développer son univers, de nous le rendre familier en même temps que le duo l'explore, tout comme il développe ses personnages et leurs relations. La tension est constante, parfaitement maitrisée, et on dévore les deux volumes avec un vrai plaisir. Ce manga est réussi mais il apporte aussi quelque chose de nouveau, une joie de vivre qui fait finalement bon ménage avec un genre habituellement très sombre. Le dessin est fin et dynamique, servant parfaitement la narration. Les décors, réalistes mais toujours un peu étranges, sont fascinants.

Si Dédale est aussi positif, c'est parce que l'on sent que les intentions de l'auteur le sont tout autant. Ce manga est d'abord une jolie déclaration d'amour aux jeux vidéos, aux expériences qu'il procure, aux mondes dans lesquels ils nous font voyager. Il y a une vraie volonté dans ce titre de partager cette passion de manière simple, joyeuse et généreuse. C'est aussi une ode aux personnes 'différentes', à ceux et celles qui ne regardent pas le monde tout à fait de la même manière, ceux qui s'enchantent d'un rien et ne parviennent pas à rentrer dans le moule. Souvent, pour faire évoluer une situation, il faut parvenir à l'envisager sous un autre angle. Takamichi nous montre que les personnes jugées étranges, farfelues, peuvent énormément enrichir notre vie et notre manière de l'appréhender.

Dédale est un petit voyage en deux tomes, une plongée dans un monde riche et complexe et une vraie bouffée d'air frais. Une très très jolie surprise.

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