Illustration de l'article
Critiques
Archive 9ᵉArt
par Elsa - le 9/04/2015
Partager :
par Elsa - le 9/04/2015

Double Je tome 1, la critique

L'éditeur Akata continue de montrer sa volonté de proposer un catalogue manga qui sort des sentiers battus avec Double Je, son dernier shôjo.

Différentes et identiques.

© Reiko Momochi / Kodansha Ltd.

Nobara et Kotori sont jumelles, mais leurs caractères sont aussi différents qu'elles se ressemblent. L'espiègle mais turbulente Nobara va un jour provoquer un drame irrémédiable, qui va bouleverser la vie de la famille. Dès lors, les deux soeurs essaient de se construire au milieu de la tristesse, de la culpabilité, des mensonges aussi. Malheureusement pour elles, cette tragédie n'est que la première d'une longue liste...

Romance, vie de famille, et drames.

Le but avoué d'Akata est de proposer des mangas qui dépassent les critères 'standards' attribués à leurs genres. Ainsi, l'éditeur propose des shôjos qui ne se contentent pas de conter des amours adolescentes et des histoires d'amitié, pour présenter aux lecteurs français toute la richesse de ce genre. Après Daisy, lycéennes à Fukushima qui traitait du nucléaire, et Orange, récit teinté de science-fiction, Double Je mêle habilement la trame classique du shôjo au polar et au drame familiale. 

Le récit traite de la vie d'une adolescente, partagée entre sa scolarité, son histoire d'amour et son petit boulot, mais va au-delà en proposant une intrigue plus profonde, en abordant les relations familiales, mais aussi le deuil, et le mensonge. 

Double Je reste un shojo. Graphiquement déjà, le dessin de Reiko Momochi est rond, doux, mignon, avec des héroïnes pétillantes, une mise en scène majoritairement tournée vers les visages et les émotions qui les traversent, et un soin tout particulier apporté à leurs tenues et coiffures (un classique du shôjo). Pour autant, l'auteure parvient avec subtilité à ne pas enjoliver par le dessin les passages les plus sombres de son histoire. On y retrouve des dialogues un peu clichés et débordants de sentiments, et un scénario qui ne se soucie pas toujours d'être crédible. Pour autant, la mangaka aborde des sujets difficiles, ne les enjolive jamais et donne plus de profondeur à son histoire en amenant l'héroïne à s'interroger sur son comportement, les choix qu'elle doit faire et les conséquences que peuvent avoir ses actes et décisions pour elle comme pour ceux qui l'entourent.

L'histoire se lit avec fluidité et plaisir, et malgré quelques ficelles un peu grosses, on se retrouve rapidement pris dans l'intrigue, avec l'envie de voir comment l'histoire va évoluer.

Double Je est donc un shôjo de bonne facture, avec une valeur ajoutée puisque son auteure construit une intrigue plus profonde, originale et complexe que les simples histoires de coeur. Un mélange de mignon et de sujets durs réussi, qui devrait séduire les amateurs du genre.

Actualités
Voir tout
Publications similaires
Abonnez-vous à la newsletter !
Le meilleur de l'actualité BD directement dans votre boîte mail