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par Alfro - le 23/05/2014
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par Alfro - le 23/05/2014

Dragon Quest : Emblem of Roto - Tome 1 & 2, la critique

Initialement, Dragon Quest : Emblem of Roto était sorti quelques mois après le début de la Quête de Daï, en 1991. Ce dernier était sorti en France sous le nom de Fly et avait connu un grand succès. Pour le second, il aura fallu attendre plus de deux décennies, et que Ki-oon ait la bonne idée de le publier, pour qu'on puisse y jeter un œil.

"Le ciel nous a octroyé un fils..."

Dragon Quest : Emblem of Roto est en premier lieu une adaptation en manga de la célèbre série de RPG d'Enix (qui deviendra Square Enix en 2003). Dès le début, cela se ressent à la lecture avec une installation des plus classiques à l'aide d'un flash-back qui introduit l'univers ainsi que les enjeux auxquels va être confronté le héros, Arus. Un royaume de fantasy qui se situe dans le désert et qui possède un ancètre héroïque à souhait, sorte de figure tutélaire qui va planer sur l'ensemble du manga. L'histoire débute quand les démons font leur grand retour et placent leurs premières pièces de la destruction méthodique des royaumes humains, avec une gestion intelligente de la corruption des esprits, si bien que le héros, encore bébé doit fuir pour se cacher dans un village protégé magiquement du regard de ses ennemis. Dès le début, on nous présente un bon nombre de personnages, et cette installation des forces en présence alourdie certes le récit, mas c'est pour mieux en être affranchi par la suite et laisser s'exprimer l'action.

Il est amusant de lire un shônen aussi classique à notre époque. Cette situation initiale presque rigide et automatique sonne un peu démodée aujourd'hui car nous avons plus été habitués à des ouvertures in medias res, pourtant cela nous plonge directement dans un charme nostalgique. Ces shônens classiques avaient une force irrépressible qui résidait dans leur grande honnêteté, dans les émotions qu'ils proposaient. Le héros incarne le bien et est agité d'un esprit héroïque à toute épreuve, d'une volonté qui lui fait passer toutes les épreuves. L'auteur Kamui Fujiwara ne joue pas avec le lecteur, il propose un modèle absolu d'héroïsme et de courage qui devra vaincre celui qui se fait le chantre du Mal, avec un grand M, celui dont le but est aussi clair que l'extermination des humains. Le récit ne s'attarde pas sur les enjeux, mais sur le moyen de parvenir à son but.

"Tiens, des mouches-lézards."

Si la série a été créée pour que les fans du jeu aient leurs marques, on retrouve les sorts disponibles pour les personnages du RPG ainsi que les créatures qu'ils auront à affronter au cours de la quête, c'est surtout l'occasion de retrouvrer les designs réalisés par Akira Toriyama. Le créateur de Dragon Ball est en effet aussi le chara-designer de la série des jeux Dragon Quest et livre donc ici des personnages et des créatures hauts en couleurs, assez éloignés de ce que l'on retrouve dans son œuvre majeure mais avec un certain air de familiarité. D'ailleurs, Arus a une furieuse ressemblance avec Sangoku, ce qui rajoute une petite gène au début, celle de voir ces designs qui nous semblent si familiers sous les traits d'un autre. On arrive cependant assez rapidement à s'y faire et on rentre à fond dans un univers riche et foisonnant. Ce monde de fantasy d'inspiration égyptienne recèle milles et unes merveilles, entre ce navire qui navigue sur le sable, des démons plus étranges les uns que les autres ou encore Kadal, un grand sage qui ressemble à un jeune homme et qui va devenir un senseï un peu particulier.

Dragon Quest : Emblem of Roto est donc un manga qui satisfera certes les plus jeunes qui trouveront ici un véritable condensé d'humour, d'action et de leçons de courage, un cocktail qui n'est pas sans nous rappeler un certain Dragon Ball (auquel on fait directement références dans ces pages), mais aussi à tous les nostalgiques des manga des années 90 avec leur trait si reconnaissable et une saine énergie inspirante. Surtout que maintenant que l'introduction est derrière nous, on va pouvoir passer aux choses sérieuses, dès le mois prochain.

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