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par Strafeur - le 6/09/2015
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par Strafeur - le 6/09/2015

Freak Island, tome 1 - La critique

Le slasher à la japonaise connait depuis quelques années un certain essort. Avec les sorties de Doubt, Judge ou plus récemment Secret chez Ki-oon, d'autres éditeurs semblent vouloir leur part du gâteau.

Ainsi, Freak Island, paru le 19 août dernier chez Delcourt Manga est dans la droite lignée de cette mouvance. Pour autant, ne mettons pas cette oeuvre dans le rang des imitations, puis que son auteur, Masaya Hokazono (Emerging, Inugami...) navigue dans ces eaux troubles depuis de nombreuses années maintenant.

L'action prend place à Kikuike, une île japonaise raliée par de jeunes étudiants japonais, membres d'un club de fouilles archéologiques. Cependant, ce décor paradisiaque va vite se retourner contre les protagonistes. C'est d'ailleurs dès les premières pages que nous entrons dans l'horreur imaginée par Hokazono. On y découvre un homme à tête de cochon, habillé d'un costume, laissant court à sa folie. À la croisée d'un design d'Hotline Miami et d'une série de Yoshiki TONOGAI (Doubt, Judge...) cet imposant antagoniste vous refroidira à chacune de ses apparitions.
Comme dans tout bon slasher, les jeunes japonais vont se retrouver piégés suite à un évènement marquant, perdant au passage tout moyen de transport et de communication. Rapidement, des tensions vont apparaître entre eux, et c'est là que l'auteur se démarque de ce qui se fait dans cette grande tendance actuelle.
En effet, les dialogues restent clairs, malgré un rythme allant à cent à l'heure, on tombe rarement dans les clichés des réactions des personnages et l'intrigue reste au coeur de l'histoire. Masaya Hokazono maitrise donc son sujet malgré quelques facilités, on pense notamment à l'utilisation du fameux tandem cerveaux-muscle pour les besoins de son récit.

Ce qu'il maitrise beaucoup moins en revanche, c'est son dessin. Capable de somptueuses doubles pages, de décors impressionant, accompagnant toujours ses cases d'un véritable fond (assez rare pour le préciser), l'auteur semble perdre tout ses moyens quand il s'agit de donner un visage à ses personnages. On navigue entre le passable et le (franchement) vilain ce qui nous fait par moment décrocher de l'histoire. 

Bien que Freak Island donne dans le gore et le trash, il ne tombe jamais dans la gratuité. On n'est pas en face d'un manga à la High School of the Dead où le sang part dans tout les sens à la moindre coupure. Au contraire, Hokazono illustre ses scènes avec beaucoup de talent, les rendants froides, cruelles et terrorisantes.

Freak Island se trouve être un bon slasher plus adulte que l'armée des clones qui peuple actuellement les rayons, malheureusement desservi par un dessin maladroit quand il s'agit de donner des émotions aux personnages. On notera cependant un certain intérêt pour l'intrigue, se dévoilant rapidement sans passer par les phases interminables d'exposition, parfaite pour capter notre attention.

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