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par Elsa - le 24/06/2016
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par Elsa - le 24/06/2016

Fullmetal Knights Chevalion tome 1, la critique

Une chose est sûre : la collection WTF?! d'Akata est pleine de surprises et de titres qui bousculent avec bonne humeur les codes du manga.

Que sont-ils devenus ?

© 2012 Sawako ARASHIDA / PUBLISHED BY KADOKAWA CORPORATION ENTERBRAIN

Depuis un an, les Chevalions sont à la retraite. Le monde est sauvé, la paix est revenue et plus personne n'a besoin de super-héros. Mais si quatre membres ont repris une tranquille vie d'anonyme, Retto, lui, n'a toujours pas enlevé son armure et continue de vouloir venir en aide aux innocents. Sauf qu'entre sa super puissance et sa maladresse, il cause bien plus de catastrophes qu'il n'accomplit d'actes héroïques. 

Au moment où débute l'histoire, Retto, occupé une fois de plus à accumuler les bourdes par souci de justice, croise la route de Sakura, une de ses ex-coéquipières. Pourra-t'elle le faire revenir à la raison et le convaincre d'enfin enlever son armure ?

De super-héros à SDF.

Fullmetal Knights Chevalion, entre hommage et parodie, reprend les codes à la fois ringards et toujours populaires des sentai, ces séries télé superhéroïques japonaises. En France on connait surtout leur adaptation américaine (faite d'un mélange des scènes originales en armures, et d'autres tournées pour l'occasion avec des acteurs américains pour les parties sans costume) Power Rangers. L'auteur imagine dans son manga ce qui pourrait se passer après le happy end. Si quatre des membres des Chevalions ont visiblement décider de reprendre le courant d'une vie normale avec plus ou moins de succès, Retto, lui, n'arrive pas à tourner la page. Le résultat se veut surtout léger et absurde, mais dissimule entre les lignes quelques réflexions plus profondes.

L'histoire se concentre uniquement sur Retto et c'est un peu dommage. Elle aurait sans doute gagné en densité en donnant plus de profondeurs à ses anciens coéquipiers et leurs motivations. Pour autant, à travers ce héros qui n'accepte pas d'être à la retraite, l'auteur développe des sujets plus subtiles qu'il n'y parait. Retto est partagé entre son envie de faire le bien, le souvenir de sa gloire passée, ses doutes et ses angoisses et mène une vie de paria alors qu'il était adulé un an plus tôt. Le ton est cependant très humoristique et la réflexion reste en surface. On sent tout le plaisir de l'auteur à jouer avec les codes du sentai et les gags s'enchainent. Mais le récit tourne un peu en rond et s'essouffle assez vite. Les scènes d'action et l'arrivée de nouveaux personnages apportent un peu de dynamisme, mais jamais bien longtemps. Prévue en quatre tomes, la série aurait peut-être mérité d'être condensée en deux volumes pour conserver son énergie et sa fraicheur, en se concentrant sur quelques vraies bonnes idées qui feront sourire tous ceux qui ont grandi avec les Power Rangers et les mangas des années 90. 

Car graphiquement, Sawako Arashida puise également son inspiration dans les mangas de l'époque, un peu désuets et souvent kitch mais particulièrement attachants pour toute une génération. Comme côté scénario, on s'amuse à retrouver cette patte particulière, que l'auteur maitrise parfaitement. Les scènes de combat regorgent d'effets explosifs pour en mettre plein la vue, mais les planches plus narratives manquent un peu de fluidité, ce qui contribue à casser le rythme. Pour autant, le dessin transcrit la bonne humeur et l'amusement de l'auteur et le résultat est plaisant.

Sans être indispensable, ce premier tome de Fullmetal Knights Chevalion reste une lecture amusante, qui redonne vie le temps de quelques tomes aux chevaliers en armure de notre enfance.

 

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