Aujourd'hui au programme, la nouvelle série de l'éditeur Komikku : Le Berceau des mers.
Tenir ses promesses.
© Mei Nagano 2014 / SHINCHOSHA PUBLISHING CO.
Monica est une jeune fille qui travaille comme employée de maison pour un riche anglais. Son patron lui fait un jour jurer que, quoi qu'il arrive, elle prendra toujours soin de son jeune fils, Evan. Mais quand son maître disparait en mer, Monica doit rompre sa promesse. L'enfant est adopté par son oncle et sa tante.
Elle vit rongée par la culpabilité, jusqu'à ce qu'un an plus tard, elle croise à nouveau la route du petit garçon. Elle apprend au même moment que le père de ce dernier n'est peut-être pas mort. N'écoutant que son instinct, elle emmène le petit avec elle, embarque clandestinement sur un navire, et part à l'aventure.
Le souffle de l'aventure.
Komikku, qui décidément s'attache à proposer un catalogue riche et varié, nous emmène cette fois-ci en mer, dans un récit d'aventure auquel ce premier volume sert d'introduction.
On sent derrière cette histoire que l'auteure s'est richement documentée, et a sans doute beaucoup lu de romans maritimes anglo-saxons du XIXème, époque où prend place Le berceau des mers. Elle nous raconte ici une histoire classique du genre, où se mêlent de tragiques histoires de familles, des classes sociales différentes, des rencontres inattendues et des secrets complexes. Le récit est réussi, touchant et rythmé, mêlant habilement le genre littéraire auquel il rend hommage et son identité manga. La narration est très dynamique, ce premier tome se lisant comme une vraie course contre la montre jusqu'au départ en mer. La manière dont sont amenées les émotions et les réactions de chacun manque peut-être parfois un peu de finesse, mais Le berceau des mers n'en est pas moins très plaisant à lire.
Le dessin est joli, réaliste avec un côté très mignon. L'auteure a porté beaucoup d'attention aux décors, aux tenues, qui sont reproduits avec beaucoup de talent, mais le graphisme des personnages, un peu moins réaliste, est aussi très joli. La mise en scène est assez chargée mais ne gène en rien la lecture, collant avec les émotions fortes qui traversent Monica, entre panique et optimisme inaltérable. Grâce à ses planches où s'entremêlent des influences graphiques diverses, dynamiques mais très élégantes en même temps, Mei Nagano apporte beaucoup de sensibilité à son récit.
Ce premier tome du Berceau des mers augure un manga d'aventure réussi, qui prend sa source dans la littérature maritime anglo-saxonne et lui rend un bel hommage. Des personnages touchants, un graphisme élégant pour une histoire dont on a hâte de connaitre la suite.