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par Elsa - le 16/09/2016
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par Elsa - le 16/09/2016

Les Six Destinées tome 1, la critique

Nouveau shōnen pour le catalogue Doki Doki, Les Six Destinées mêle fantastique moderne et croyances bouddhistes.

Le roi des hommes-corbeaux.

© 2015 SAYUKI / KADOKAWA CORPORATION

Les Gedô sont des créatures démoniaques. Des humains déchus transformés en hommes-corbeaux qui sortent la nuit et sèment la terreur partout où ils passent. Rikudo est un groupe mené par le démon de l'impermanence. Ses membre suivent chacun l'une des six destinées bouddhiques. Leur mission est de lutter contre les Gedô et leur tâche est encore plus difficile depuis que le roi de ces créatures a été libéré.

C'est Miroku, jeune adolescent, qui l'a fait sortir de sa prison par accident. Il l'a payé cher : sa mère est morte et sa soeur Hifumi est condamnée à se transformer en démone. Lui-même est devenu un Gedô mais est fermement décidé à lutter contre ces monstres malgré tout. Miroku et Hifumi n'ayant plus nulle parr où aller, ils ont fini par rejoindre Rikudo. Parviendront-ils à se faire accepter par ceux qui devraient être leurs ennemis ?

Souffrir mais lutter.

Les six destinées font partie de la cosmologie bouddhique (description de la configuration et de l'évolution de l'univers). Ce sont les six mondes où se réincarnent les êtres sensibles, d'après leur karma. L'histoire de ce manga part de là et les différents membres du groupe Rikudo combattent les Gedô grâce aux pouvoirs que leur confèrent la destinée qu'ils ont empruntée. Pourtant, dans ce premier tome en tout cas, ils sont des personnages secondaires. Les véritables héros sont Miroku et Hifumi. L'amour fraternel qui les lie leur donne le courage de lutter contre leur nature démoniaque. La puissance et l'émotion de ce shōnen réside dans la force de cette relation frère-soeur. Miroku n'a qu'un but : rendre son humanité à sa soeur et être digne du sacrifice que sa mère a fait pour lui. Hifumi ne peut que lui faire confiance et se battre pour conserver son humanité. Un autre point intéressant de ce titre, c'est de voir comment l'auteur s'inspire des croyances bouddhistes pour construire son récit. 

Le récit de ce premier tome est particulièrement dense et parfois un peu fouillis. On n'a pas encore le temps de faire totalement connaissance avec tous les (nombreux) personnages. Certains passages vont trop vite et manquent un peu de clarté. Mais Les Six Destinées se lit malgré cela avec plaisir. D'abord pour ses personnages attachants. L'auteur se concentre sur les émotions des uns et des autres, et surtout celles de Miroku. D'abord jeune garçon plein d'énergie persuadé que sa mère ne l'aime pas, il devient peu à peu un jeune homme sombre mais courageux qui veut de toutes ses forces sauver sa soeur. Le récit est jalonné de drames et donc assez triste. Mais certains passages plus comiques rendent l'ensemble plus léger. On assiste peu à peu à la naissance de liens d'amitiés et de confiance entre des personnages qui ont tout pour se haïr. 

Côté dessin, les perspectives sont parfois maladroites et les yeux particulièrement grands des personnages sont assez étonnants. Mais le trait est assez joli et profite surtout d'une belle énergie. Là encore, l'accent est surtout mis sur les émotions fortes des personnages. Il y a beaucoup de douleur dans Les Six Destinées, mais chacun utilise cette souffrance comme une source d'énergie qui lui donnera le courage de se dépasser. La majorité de l'histoire étant nocturne (les Gedô ne sortant que la nuit), les planches sont souvent assez sombres. Les applats noirs donnent au manga une certaine élégance.

Malgré une histoire un peu fouillis et un dessin parfois maladroit, ce premier tome du shōnen Les Six destinées se lit avec plaisir, par son univers intéressant et par son mélange d'énergie et d'émotions.

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