Paru fin janvier dans toutes les bonnes libraires, Omega - Alien Mégalo sous contrôle est le premier manga de Tomohito Oda à sortir en relié. Et d'après ce tome un, il faudra surveiller de près cet auteur, qui semble avoir trouvé son style en jouant avec les différents codes du Shônen.
Les apparences sont en effet bien trompeuses. Si, au premier regard - qui portera sans doute sur une couverture assez peu mémorable - Omega a tout d'un Shônen classique, cette série courte (à paraître en trois tomes) s'amuse avec assez de talent à parodier ou à réinventer les codes du genre.
Ainsi, si l'album prend le nom d'un alien surpuissant et maître des énergies électriques nommé Digiraoki Seko Omega, son personnage principal est en fait une héroïne. Une justicière en herbe nommée Shiho Hoshino, parodiée en "racaille" par ses camarades de classe, qui voient dans son recours à la violence un divertissement malsain.
Et justement, notre héroïne en devenir va se révèler en étant coincée dans des affrontements entre deux ou trois espèces alien. L'une d'elles - à savoir Omega lui-même - finit assez vite sous son contrôle, et c'est cette relation assez loufoque qui va donner le ton à la série de Tomohito Oda.
En mettant la sous-estimée héroïne sur le devant de la scène et l'alien surpuissant en retrait, l'auteur s'amuse en effet à détruire ou du moins nuancer les stéréotypes genrés, avec toujours beaucoup d'humour et pas mal de subtilité. Et si pour le moment, l'intrigue n'est pas particulièrement marquante, la relation entre les différents personnages reste intéressante, voire touchante, et l'humour fait le reste.
Celui-ci est évidemment très porté sur le méta et les références appuyées au genre et à ses fans, en témoigne un vilain de pacotille prénommé Breezer. Efficace sans être trop référencé, les gags fonctionneront ainisi sur la plupart des lecteurs, tout en faisant avancer l'intrigue sans trop d'encombres.
Pour cela, on peut aussi compter sur les planches de Tomohito Oda, qui s'avère encore plus doué du côté du dessin. Dynamique et plutôt détaillé, son trait s'avère très plaisant à l'œil, et gagne en assurance au fil de ce premier tome, qui pour son final, nous offre des découpages plutôt très efficaces, voire jouissifs.
Omega cache bien son jeu, et parvient à se moquer du genre tout en proposant quelques innovations, qui, à défaut d'être rocambolesques, restent très efficaces. Une série courte qu'il conviendra de suivre, tout comme son jeune auteur.