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par Alfro - le 2/10/2014
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par Alfro - le 2/10/2014

One Piece - Tome 72, la critique

Le dernier tome de One Piece ayant servi à introduire un nouvel arc, où la confrontation avec Doflamingo semble inévitable, ce Tome 72 était l'occasion de rentrer dans le vif du sujet. Surtout qu'Eiichiro Oda allait s'attaquer à un grand classique du shônen avec un premier vrai tournoi.

"Le piège qu'il vous a tendu s'est enclenché."

Alors que la fin du précédent volume nous promettait une explosion d'action dès le début de celui-ci, il s'ouvre en fait sur la situation de Sanji, qui est en bien fâcheuse posture. Après que le cuistot est réussi à s'en tirer d'une façon qui prouve qu'il n'a pas que ses jambes sur lesquelles il peut compter, on découvre l'incroyable machination de Doflamingo qui semble avoir bien compris le credo des magiciens, plus ça semble invraisemblable, plus le tour est réussi. Son piège à très grande échelle bien mis en place, cet adversaire qui fait définitivement partie des plus charismatiques qu'est eu à inventer Oda peut se lancer dans un affrontement au sommet avec Trafalgar Law et le nouvel amiral, Fujitora. D'ailleurs, ce dernier a encore un niveau de puissance ahurissant (son pouvoir ne fait pas vraiment dans la dentelle), et l'on se demande comment va faire le mangaka pour continuer sur cette dynamique tant on a l'impression que chacun des protagonistes croisés désormais a la capacité de raser une ville en un clin-d'œil.

Il faut donc attendre un moment avant de recroiser Luffy, surtout que chacun de ses membres d'équipage participe à la mise en place d'une intrigue complexe qui se focalise et se dirige vers un final que l'on devine dantesque. D'ailleurs, ce genre de construction narrative commence à être facilement identifiable chez Oda, puisqu'il nous avait déjà fait le coup dès l'arc d'Alabasta. Ainsi, on retrouve chacun de ses personnages continuant d'agir de son côté, là où nous les avions laissé précédemment, Usopp et Nico Robin avec les nains, Nami, Chopper et Brook qui tentent de défendre leur navire ou Franky avec le soldat-jouet. Celui-ci est d'ailleurs l'occasion pour l'auteur de faire passer une nouvelle fois son message comme quoi l'Histoire est écrite par les vainqueurs et qu'il faut se méfier du discours officiel qui cache souvent une vérité moins reluisante. Si nous avons été habitué à cette argument chez Oda, il lui offre ici un aspect plus qu'intéressant puisqu'il s'accompagne sur une réflexion sur la dictature et sa légitimité. Nous sentons bien tout de même que tout ce métatexte est une occasion de tourner autour du véritable sujet de ce tome : le tournoi !

"Luffy au Chapeau de Paille porte sur ses épaules l'avenir de notre génération !"

Si Eiichiro Oda nous avait déjà offert une parodie de tournoi avec le Davy Back Fight, l'auteur aimant bien détourner les codes du shônen, il s'attaque pour la première fois à un véritable tournoi, pierre angulaire du genre. Ayant bien conscience que celui-ci doit être dantesque et à la hauteur de l'attente qu'il y a autour, il le met en place de façon patiente et minitieuse. Plutôt que de rentrer dans le vif du sujet, il va faire s'affronter Luffy avec non pas des seconds couteaux mais des troisièmes couteaux. Des personnages dont on ne se préoccupe pas trop et auxquels il essaie de donner une consistance avec une suite de petits flash-backs qui délayent d'autant plus le récit. Il introduit lentement ceux qui seront les véritables adversaires du frère d'Ace, des personnages qui restent pour l'instant dans l'ombre, comme Bellamy que l'on retrouve ici, Cavendish ou encore Bartolomeo qui semble être très intéressant puisqu'il est un grand admirateur du Chapeau de Paille alors qu'il semble être un véritable psychopathe en puissance.

Ces tours préliminaires qui sont l'intrigue principale de ce volume servent surtout à l'auteur à faire saisir au lecteur les niveaux de puissance qui ont cours dans le Nouveau Monde. Les premiers combats sont calqués sur le modèle du "il existe toujours un plus gros poisson", puisque nous grimpons progressivement en terme de puissance à chaque fois qu'un combattant mord la poussière, écrasé par un adversaire encore plus fort. On dépasse très rapidement les standards qui avaient cours avant l'ellipse de deux ans et si Don Chinjao est le premier véritable boss, ce personnage offrant un flash-back qui permet de revoir Garp jeune, on sent bien qu'il n'est qu'un amuse-gueule dans un tournoi qui risque de durer encore quelques tomes et dont les choses sérieuses vont sans doute commencer dans le tome suivant.

Si ce tome de One Piece est nécessaire dans la progression de l'histoire et dans la mise en place d'un tournoi qu'Eiichiro Oda veut à la hauteur de son importance dans le genre du shônen, il est clairement frustrant sur sa construction. En effet, l'auteur nous l'a déjà servi de nombreuses fois et se repose uniquement sur les situations comiques et absurdes pour faire preuve d'originalité. Pourtant, on sent que ce n'est là que de la préparation à une suite qui va être colossale et qui risque d'avoir un impact primordial sur la méta-histoire.

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