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par Alfro - le 1/04/2015
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par Alfro - le 1/04/2015

One Piece - Tome 74, la critique

Alors que l'on s'approche d'un nouveau palier de l'incroyable marathon dans lequel s'est lancé Eiichiro Oda avec One Piece, on retourne à nouveau à Dressrosa pour un arc qui sera sans doute parmi les plus longs du manga. Faut dire que celui-ci a une importance toute particulière dans la méta-histoire de son récit et installe beaucoup d'éléments cruciaux pour la suite.

"Mais au final, ils sont tous très forts."

Le précédent volume nous avait permis d'en apprendre un peu plus sur les forces qui agissent dans l'ombre de l'univers de One Piece tout en définissant mieux le personnage de Don Quichote Doflamingo, dont la nature même en fait un antagoniste de premier plan pour Luffy et son équipage. Pourtant, il est ici remisé au second plan alors que l'action démarre vraiment. Le plan mis en place depuis de nombreux chapitres se met enfin en route, chaque petit groupe converge vers ce Palais Royal, qui occupe une place centrale dans la géographie de Dressrosa mais aussi dans le récit d'Oda. Cependant, le grand vilain reste ici dans sa tour d'ivoire, se prenant une leçon de bad-assitude par Trafalgar Law mais sans agir outre mesure. A vrai dire, il va ici se contenter de recevoir les rapports qui viennent de toutes parts.

Car maintenant que l'équipage du Thousand Sunny et leurs amis se sont mis en tête de passer à l'action, le chaos finit forcément par suivre. Luffy et compagnie, pirates n'aimant pas vraiment ce qui est ordonné et policé, ne peuvent rien faire sans déclencher une véritable guerre urbaine. Pour alléger cette partie finale du récit, Oda a éloigné une partie de l'équipage, menée par Sanji, que nous verrons pas du tout dans ce tome qui se concentre sur ceux qui lancent l'assaut. La construction est habituelle pour le mangaka, elle ressemble à celle d'Alabasta, d'Enies Lobby ou de Marine Ford, les héros sont répartis en petits groupes et convergent tous vers un final destructeur. Et pour faire cela, l'auteur qui aime délayer son propos introduit encore de nouveaux lieutenants, magnifiquement caractérisés comme d'habitude, qui sont autant d'étapes que doivent passer les protagonistes.

"L'instinct humain est bien plus poussé que ça."

C'est ainsi que Franky donne une véritable leçon de sacrifice en allant seul faire diversion, pendant que le mystérieux remplaçant de Luffy (qui est facilement identifiable si l'on a un peu suivi) s'occupe de l'arène et que le véritable Luffy accompagne Zoro (qui va comme d'habitude se coltiner le plus puissant des hommes de main) et Kinémon dans le but, toujours très simple avec le Chapeau de Paille, de défourailler Doflamingo. Pourtant, c'est bien sur Usopp que l'accent est mis ici, lui qui doit occuper la moitié des planches du présent volume. L'occasion pour Oda d'introduire un sous-texte sur l'esclavage et le fait de détourner le regard face aux horreurs commises. Comme toujours avec ce personnnage, il lui ouvre les yeux à grand renfort d'injustices qui surpassent sa lâcheté naturelle. Poussé dans ses derniers retranchements, celui-ci devrait enfin faire face à l'adversité.

Cependant, là encore il met le temps et développe longuement un trait de caractère que l'on connait bien de lui. Rendu au tome 74, on sait qu'Usopp est connu pour sa couardise, pas la peine de mettre si longtemps l'accent dessus, alors que l'on sait finalement très bien comment il va réagir au final. C'est ce qui est un peu frustrant dans ce volume, malgré le fait que l'action finale démarre enfin, que tout ce qui a été lentement mis en place trouve enfin sa justification scénaristique, Eiichiro Oda trouve encore le moyen de rajouter des intrigues secondaires pas forcément utiles. Là où l'on se rassure, c'est que le prochain volume sera grandiose avec toutes ces différentes intrigues qui arrivent à leur terme.

Eiichiro Oda aime bien faire mariner ses lecteurs, il fait monter la pression le plus longtemps possible pour lâcher un final d'anthologie. On connait la formule, elle n'en ai pas moins frustrante. Mais quelques moments de bravoure, notamment ceux qui mettent Usopp sur le fil du rasoir de sa moralité, permettent de ménager plus facilement notre impatience. Surtout que le combat pour le Pyro-fruit devrait trouver une conclusion très rapidement.

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