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par Elsa - le 25/02/2015
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par Elsa - le 25/02/2015

Prisonnier Riku tome 4, la critique

Depuis quelques mois, l'éditeur Akata publie Prisonnier Riku, l'une des séries les plus populaires du magazine de prépublication japonais Weekly Shônen Champion.

Du bidonville à la prison.

© 2011 by Shinobu Seguchi (AKITASHOTEN, Japan)

Depuis qu'une météorite a ravagé Tokyo, entrainant une vague sans précédent de criminalité, les dirigeants n'ont rien trouvé de mieux à faire que d'installer un mur séparant la partie de la ville où la délinquance était la plus forte du reste de la capitale. Cela fait neuf ans que les habitants ainsi parqués survivent comme ils peuvent dans un bidonville où la loi du plus fort prime. Riku est un gamin qui vit là, mais qui, grace à l'homme qui l'élève depuis la mort de ses parents, conserve sa bonne humeur, son espoir et sa générosité.

Malheureusement pour lui, si son quotidien n'était déjà pas facile, il se retrouve emprisonné pour trente ans dans la pire prison du pays. Là-bas, sa petite taille font de lui une cible facile, et comme il n'est pas du genre à se soumettre, les ennuis s'accumulent. Pourtant, sa détermination à la limite de la stupidité, ses idéaux et son bon caractère pourraient bien progressivement changer les choses dans ce lieu de violence et de douleur.

Baston et bons sentiments.

Les mangas de combat sont légions. Ce qui fait la qualité d'un titre du genre, c'est rarement le scénario (qui tient généralement sur un post-it et ne se soucie pas vraiment de réalisme, ni même de cohérence), mais plutôt son rythme, la qualité du graphisme et notamment la représentation des scènes de luttes, et la capacité de l'auteur à créer des personnages profondément attachants. Prisonnier Riku réunit tous ses éléments avec un talent certain.

Si vous recherchez un scénario complexe, passez votre chemin. Ici la base du récit est plutôt simpliste, pleine d'un mélange de violence et de bons sentiments, tous les deux utilisés à l'excès. Pourtant, la magie prend, et les amateurs du genre devraient rapidement se régaler avec ce titre. Ne vous fiez pas à la couverture et à son titre 'effet tag' clairement daté, Prisonnier Riku allie tous les ingrédients d'un bon manga de baston, et développe petit à petit un récit captivant. Alors oui il y a forcément les horribles tortionnaires face aux gentils faibles qui deviennent victimes, oui certains passages et changements manqueront de subtilités pour les esprits critiques, mais non seulement Shinobu Seguchi imagine une galerie de personnages touchants, finalement bien plus complexes qu'ils n'en ont l'air, mais en plus il développe petit à petit un récit sur plusieurs époques qui crée tout un univers à la fois tragique et lumineux. À la manière de Riku dans cette prison, le mangaka fait naitre l'espoir là où il ne devrait plus avoir de raison d'être. 

Ajoutez à cela des scènes de combats aussi fréquentes que parfaitement mises en scènes, des dialogues pleins d'humour mais aussi d'émotions, avec des prisonniers habitués à surjouer les criminels virils mais qui laissent peu à peu percevoir leur vulnérabilité et leurs sentiments, un très beau dessin, entre kawaïï et réalisme testostéroné, et une morale qui, si elle déborde de bons sentiments, n'en est pas moins pleine de positivité, encourageant les personnages comme le lecteur à aller de l'avant et à devenir meilleur, et Prisonnier Riku devient un très bon manga de combat, jubilatoire et addictif.

Une bonne surprise, avec un titre qui ne révolutionne pas le genre mais qui fait parfaitement son boulot, en proposant un excellent moment de lecture aux amateurs de mangas de combat. Un beau graphisme, des personnages réussis, des scènes de combat d'anthologie et une morale pleine d'optimisme, pourquoi s'en priver ?

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