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par Sullivan - le 4/11/2015
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par Sullivan - le 4/11/2015

Sword Art Online : Phantom Bullet, la critique

On ne va pas se le cacher : je ne suis à priori pas fan de Sword Art Online. Surtout quand, tout heureux de trouver de l'animation au lancement de Netflix, je me lançais bille-en-tête dans ce prétendu monument de modernité, qui n'offrait finalement à mes yeux qu'une vague réinterprétation d'un thème récurrent (la dominance d'un monde virtuel empreint de conséquences sur le monde réel, ici sous la forme d'un MMORPG tout ce qu'il y a de plus classique), en plus d'être plutôt pauvre en termes de fond.

Autant vous dire, donc, que je ne partais pas convaincu devant Sword Art Online : Phantom Bullet, second grand arc de la série de Yamada Koutarou, qui adapte les lights novels de Reki Kawahara.

«Les joueurs attaqués par le mystérieux avatar avec le « Death Gun » perdent la vie même dans le monde réel… »

À mon grand désarroi au départ, Phantom Bullet c'est : on prend les mêmes, et on recommence ! Débarassé de la menace de l'Aincrad, Kirito est approché par le très sérieux département des "affaires virtuelles" du ministère de l'intérieur, pour enquêter sur un meurtre violent apparu dans le nouveau jeu à la mode pour les jeunes japonais : Gun Gale Online (GGO pour les intimes). Évidemment interloqué par ce nouveau phénomène de jeu dangereux, notre héros fonce bille-en-tête dans le jeu, dans l'idée de résoudre ce crime rondement mené.

Changement de focus et direction Asuna, notre charismatique héroïne, aux prises avec un charmant groupe de joueurs adverses qui semblent plutôt violents, mais qu'elle parvient à éliminer sans trop transpirer, munie de son sniper épique - car oui, Gun Gale Online est, comme vous l'imaginez, une réinterprétation d'un autre genre majeur de l'industrie des jeux vidéo, le FPS militaire moderne. C'est là qu'elle fera la rencontre du Death Gun en personne, avatar à peine camouflé de la mort façon coup de canon. Un beau climax plutôt très bien mis en scène, qui porte réellement la menace que représente cet antagoniste qui demeure encore mystérieux. La suite consiste en un enchainement aussi classique que bien exécuté de la découverte de cet univers (toujours très codé) par nos héros, jusqu'à un cliffhanger là aussi très convenu. Sauf que cette fois, ça marche. En effet, par son dessin super dynamique et la volonté d'évoluer un peu dans son propos, Phantom Bullet dégage beaucoup plus de liberté que l'anxiogène premier arc de Sword Art Online, qui à l'image de Shingeki No Kyojin me gênait un peu dans certains de ses aspects philosophiques. 

Sans briller mais en faisant le boulot, voilà comment s'en sort le scénario. Et si la note de ce premier tome est plutôt élevé, il y a fort à parier que ça ait attrait au dessin de Yamada Koutarou. À l'image d'un Yûki Kodama (Blood Lad), le jeune dessinateur fait l'étalage de son talent, aussi à l'aise dans le découpage qu'avec son trait, qu'il s'agisse de présenter des dialogues comme des scènes d'action, de l'organique ou des grosses armes issues de son imaginaire et parfaitement retranscrites. Une vraie réussite du genre, qui réhausse le niveau global du manga. 

Si je ne suis pas encore définitivement réconcilié avec Sword Art Online, j'ai ici découvert le morceau le plus convaincant de cette oeuvre qui a fait de la déclinaison une profession. Phantom Bullet n'est pas le plus original des titres de cette rentrée, mais en termes de shônen nekketsu, c'est à n'en pas douter l'un des plus beaux.

© REKI KAWAHARA/KOUTAROU YAMADA   KADOKAWA CORPORATION ASCII MEDIA WORKS

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