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par Alfro - le 20/05/2015
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par Alfro - le 20/05/2015

The Ancient Magus Bride - Tome 1, la critique

Komikku continue tranquillement d'étoffer son catalogue avec ces mangas qui sortent de la norme, ceux qui ont toujours un petit truc de différent (ce qui explique souvent pourquoi les autres éditeurs sont passés dessus). Et cette fois-ci, ils nous font découvrir The Ancient Magus Bride.

"Tu risques d'être éblouie."

Cette nouvelle série que l'on découvre aujourd'hui a été publiée en premier lieu dans un magazine de shônen. C'est bien de le rappeler puisqu'à première vue ce n'est pas évident. En effet, la substance du scénario nous présente un sorcier qui affiche au moins (c'est ce que nous laisse entendre une conversation) trois siècles au compteur, qui va acheter (dans une scène esclavagiste glauque au possible et qui brouille les cartes sur le ton de la série) Chisé Hatori. Celle-ci a le syndrome Harry Potter. Elle a perdu ses parents et ses tuteurs s'en débarrassent quand son héritage est épuisé. Elle veut en finir avec la vie et se fait esclave. Jusqu'à ce que ce fameux sorcier lui révèle qu'elle possède un pouvoir magique aussi rare que puissant.

Le Sorcier des Ronces, personnage qui joue sur le mystère (on ne parvient pas, par exemple, à savoir si le crâne d'animal qu'il porte cache un vrai visage), révèle en effet à la jeune Hitori qu'elle est une Slay Vega, une sorcière très prisée dans le milieu de la magie pour sa connexion avec le monde des créatures fantastiques. Il l'emmène ensuite chez lui en Angleterre. Il est d'ailleurs marrant de voir comment la mangaka Kore Yamazaki intègre ce monde fantastique dans un univers qui est a priori très proche du notre. : le syndrome Harry Potter une nouvelle fois (attention, l'histoire n'a en revanche aucun rapport). On suit alors l'ingénue Chisé dans ce monde que l'on découvre à travers son regard.

"C'est un sorcier comme moi."

Le marché que va proposer le sorcier à Chisé semble simple à première vue. Il lui annonce qu'elle sera désormais sa disciple, qu'il va lui apprendre à se servir de son immense pouvoir. Si bien que l'on va découvrir un monde merveilleux, un bestiaire fabuleux qui emprunte largement à la fantasy et aux légendes celtiques. Dans une narration toute en douceur, on entre dans le monde magique où l'apparence est souvent trompeuse (en bien ou en mal). Seulement, le Magus n'a pas que ça en tête puisqu'il lui annonce aussi, de but en blanc, qu'elle va devenir sa femme.

Qu'un sorcier qui compte plusieurs siècles au compteur achète une jeune fille de 15 ans pour en faire sa femme, on est dans le droit de trouver ça quand même très étrange. Surtout que Chisé réagit de façon assez calme à une proposition qui n'est pas franchement des plus honnêtes. On mettra ça sur le compte de la weirdness japonaise, mais le développement de la love story est tout de même assez étrange. Entre le sentiment que cela ne se fera jamais et la réaction, normale : "Mais quel gros dégueulasse !", on ne sait pas trop où se situer. Reste qu'au-delà de ce primat romantique tendancieux, une quête lancée par un certain prêtre Simon Callum fait rentrer le récit sur un registre plus aventureux et qui permet d'explorer cet univers.

Encore un manga étrange proposé par Komikku. Indéniablement sympathique, racontée tout en douceur, cette histoire qui en appelle au merveilleux et à la rêverie ne manquera pas cependant de nous poser un problème avec le postulat romantique qui réunit deux êtres qui ne sont pas vraiment faits l'un pour l'autre. Le décalage culturel sans doute, qui une fois dépassé, dévoile un manga qui peut se révéler intéressant et surtout différent.

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