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par LiseF - le 24/07/2018
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par LiseF - le 24/07/2018

The Dungeon of Black Company : grève générale au milieu des monstres !

La vie est parfois cruelle : on peut trimer toute la journée, mettre tout son coeur à l'ouvrage et se refuser des moments de pause, et rester fauché pour autant. Dans ce genre de situations, une seule solution : la révolution ! C'est le thème de The Dungeon of black company, un manga tout à fait hors du commun publié début juillet chez Komikku...

Kinji, ce sale gosse

Kinji est un Neet, ou Not in Education, Employment or Training (ni étudiant, ni employé, ni stagiaire). Autrement dit, de sa vie il ne fait pas grand chose, et c'est tout simplement un choix : plus jeune, il a travaillé d'arrache-pied et investi tous ses gains pour s'assurer un futur de plaisir et de oisiveté. Et son petit plaisir, c'est de regarder les travailleurs japonais souffrir et trimer pendant que lui se la coule douce.

Mais tout ça va changer. Car du jour au lendemain, sans la moindre explication, il va se retrouver téléporté dans une dimension cauchemardesque ! Dans ce monde où les humains côtoient de drôles d'êtres hybrides, Kenji est complétement fauché et croule sous une montagne de dettes. Il en est rédui à trimer d'arrache-pied pour un salaire de misère dans une mine infestée de monstres tueurs.

Mais même dans des situations aussi suprenante, notre héros ne perd pas son sens des affaires. Avec quelques astuces, il va échafauder un plan pour aller chercher du minerai rare au coeur de la mine. C'est là qu'il va faire la connaissance de Rim, un énorme monstre métamorphe. Avec lui, il passe un marché : s'il accepte de ne pas le manger et de lui servir de garde du corps, il lui fournira de la nourriture de top qualité ! Ainsi commence la collaboration entre un humain aux dents qui rayent le parquet et un monstre au ventre constamment vide.

À bas le patronat !

Malgré ses astuces, Kinji va continuer à avoir des problèmes d'argent. Parce que Rim est un véritable gouffre sans fond ! Peu à peu, notre héros se retrouve englué dans la même situation que ceux dont il se moquait dans l'autre monde : le nez dans la galère, il doit à son tour bosser jusqu'à l'épuisement pour seulement réussir à vivoter.

Vous l'aurez compris, The Dungeon of Black Company est hyper métaphorique. Avec ce manga, Youhei Yasumura dénonce le système du patronat où les plus riches s'enrichissent sans rien faire tandis que les plus pauvres se tuent à la tâche sans rien gagner.

Cette problématique est au coeur de l'oeuvre, mais jamais traitée de façon ennuyeuse... plutôt cynique. Régulièrement en début de chapitre, l'auteur nous présente l'état des finances de Kinji et globalement, c'est pas super. Mais notre héros ne perd jamais de sa fougue et de son arrogance et déniche toujours des plans pour tenter de s'enrichir comme dans l'autre monde.

Rassurez-vous, The Dungeon of black company n'a rien d'un manifeste. En fait, le ton est plutôt humoristique. Quand on voit les orcs trimer dans Le Seigneur des Anneaux, qui pense à leur rémunération, à leurs conditions de travail et à leur couverture santé ? Ce type de sujet n'est pratiquement jamais abordé en fantasy, et c'est ça qui est drôle avec ce manga.

Petit bémol cependant : on ne nous explique pas pourquoi Kenji s'est retrouvé dans cette dimension ! Et rien dans le fil de l'histoire ne laisse pour l'instant à penser qu'on nous l'expliquera... C'est pour moi l'unique point faible ressenti à la lecture de ce premier tome. Pour le reste c'est drôle et bien pensé, et j'ai hâte de lire la suite ! Le premier volume est à retrouver chez Komikku.

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