Yako et Poko est la nouvelle série d'Etsuko Mizusawa, l'auteur de Mes petits plats faciles, by Hana. Les deux séries sont publiées chez Komikku.
Mode brouillon.
© 2014 Etsuko Mizusawa (AKITASHOTEN)
Dans un futur lointain et pourtant familier, les assistants des mangakas sont remplacés par des robots qui ressemblent à des animaux mignons. Yako a gagné Poko, son chat robot, au tout début de sa carrière, dans un concours de jeunes auteurs. Elle avait le choix de le programmer comme 'bon à rien', 'brouillon' ou en mode 'optimal'. Si c'est évidemment cette troisième solution que choisissent la plupart des auteurs, Yako a préféré sélectionner le mode brouillon. Yako est donc un peu lent et maladroit, et fait souvent des bêtises que la mangaka doit réparer. Mais leur vie à deux se passe bien.
Dans ce manga, l'auteur nous fait suivre le quotidien de son duo dans des petites saynètes faites de petits riens. Travail sur les planches à rendre, rendez-vous avec l'éditeur, moments de détentes à la salle de jeux pour Poko, promenades et discusssion, la vie des deux héros s'écoule paisiblement. Le récit se passe dans un futur où les technologies les plus efficaces auraient été peu à peu abanbdonnées.
Etsuko Mizusawa imagine donc un univers futuriste où tout semble surtout rétro, provoquant une sensation de douce nostalgie un peu improbable mais très réussie.
La couleur des souvenirs.
Ce petit manga est très lent, presque trop, mais il n'en reste pas moins particulièrement mignon. Le graphisme, tout rond et doux, est adorable, et sert parfaitement l'ambiance très calme, sereine et remplie d'ondes positives du récit.
Si dans l'histoire il ne se passe pas grand chose, voir quasiment rien, l'auteur y place un délicieux humour, souvent absurde, qui rend Yako et Poko vraiment attachants. Autour d'eux, il développe toute une galerie de personnages tous simples, qui nous permettent de découvrir l'univers du manga, dans ses petits détails plus ou moins anodins. Etsuko Mizusawa amène petit à petit une poésie enfantine, douce et nostalgique aussi jolie qu'elle fait du bien au moral.
Et c'est dans le dessin, comme dans l'histoire, que l'auteur distille des petits éléments un peu fous, décalés, et adorables, qui font que l'on se régale, page après page, et que l'on se promène avec délice dans ce petit monde. Les costumes, les décors, chaque planche, chaque case, est une invitation à observer un moment ce qui s'y passe pour en saisir les détails. Souvent à-demi mot, le mangaka développe aussi les relations qui unissent les personnages, et surtout les deux héros, où timidité et affection s'entremêlent.
Yako et Poko est un petit manga sans prétention, mais dont la lecture fait du bien. Une jolie promenade dans un univers absurde et joyeux, dont se dégage une nostalgie toute en poésie.