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par Elsa - le 24/04/2015
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par Elsa - le 24/04/2015

Your lie in april tomes 1 et 2, la critique

Lauréat du prix manga Kodansha en 2013, Your lie in april débarque chez Ki-oon avec les deux premiers tomes (la série sera complète en 11 volumes).

Des blessures au milieu des notes.

SHIGATSU WA KIMI NO USO © Naoshi Arakawa / Kodansha Ltd.

Kôsei Arima était, enfant, un prodige du piano. À 14 ans, c'est un adolescent replié sur lui-même, marqué par l'éducation très sévère de sa mère puis par sa disparition. Et cela fait bien longtemps qu'il n'a plus touché un piano. Mais tout se bouscule en lui le jour où il rencontre la turbulente Kaori par l'intermédiaire de son amie d'enfance Tsubaki. La jeune fille, violoniste, ne vit que pour son art et a une conception bien à elle de la musique. Plutôt que de suivre doctement les indications des compositeurs, comme la mère de Kôsei le lui a appris, elle choisit de se réapproprier les morceaux et de leur insuffler une nouvelle vie.

Cette rencontre va provoquer un véritable électrochoc chez l'adolescent, comme une éclaircie salvatrice au milieu des ténèbres.

Au printemps, tout renait.

Your lie in april allie avec talent les qualités du shônen et du shojo, prônant des valeurs positives tout en prenant le temps de développer les émotions, amenant le héros et ses amis à évoluer positivement au fil des chapitres. Si ce manga se destine d'abord à un lectorat adolescent et possède un ton en conséquence, il se lit aussi avec plaisir à l'âge adulte.

Avec sensibilité, Naoshi Arakawa, dont c'est le premier titre publié en France, traite de sujets difficiles : la relation violente entre une mère et son fils et ses conséquences, le deuil, la maladie. Par petites touches, souvent en nous laissant comprendre plus qu'en nous racontant, le mangaka évoque les félures de chacun. L'histoire développe quatre personnages : Kôsei et Kaori, duo poussé par la passion de la musique, mais aussi Tsubaki et Ryota, les deux amis d'enfance du héros qui jouent également un rôle très important dans le déroulement de l'histoire. Les émotions des uns et des autrs sont retrancsrites avec finesse et subilité.

Même si la thématique du manga est assez dure au départ, il y a de l'humour, des sourires et une vraie lumière dans cette histoire, à la manière de Kaori qui ouvre une brèche dans la carapace de Kôsei, et permet à la lumière d'entrer à nouveau dans son coeur et dans sa vie. L'atmophère de ce titre fait penser aux prémices du printemps, quand le soleil perce les nuages, qu'une brise plus clémente caresse la joue, et que les premières fleurs réapparaissent. L'adolescence est souvent vue comme la fin de l'innoncence, pourtant c'est cette même innoncence que l'auteur rend petit à petit à son héros, qui réapprend à sourire, à rire, et accepte peu à peu qui il est et ce qui le compose.

Le dessin est élégant et doux, proposant des planches maitrisées où l'émotion affleure de toute part. Les sentiments des personnages, souvent camouflés mais qui transparaissent dans leurs regards et émotions, sont appuyés par le côté très doux qui se dégage des cases plus contemplatives, entre décors silencieux et petits détails plein de légèreté. L'un des challenges de ce titre, c'est aussi de nous faire ressentir l'intensité de la musique alors même que des planches sont par nature silencieuses. Pari réussi. Sans rien entendre, on est littéralement subjugués par les moments où nos deux héros se mettent à jouer.

Your lie in april est un très bon manga, à la fois sensible et lumineux, abordant l'adolescence et ses souffrances avec intelligence, et célébrant la musique et ses vertus. Une belle histoire d'amitié, de partage, et de renaissance.

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