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par Alfro - le 31/03/2014
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par Alfro - le 31/03/2014

Portrait de Légende #8 : Tite Kubo

Puisqu'il faut bien commencer la semaine Bleach quelque part, autant débuter avec celui qui en est à l'origine : Tite Kubo. Ce mangaka est sans doute moins connu que certains de ses contemporains, Kishimoto et Oda pour ne pas les citer, pourtant c'est sa vision qui permettra à ce manga d'avoir son ton si particulier.

1. Blew

Le 26 juin 1977, naît Noriaki Kubo. Ce fils d'un membre du conseil d'une ville de la banlieue d'Hiroshima vit les premières années de sa vie dans un environnement qui rappelle celui que l'on découvre au début de Bleach. Une banlieue résidentielle, tranquille et qui mêle un urbanisme moderne entre ville tentaculaire et campagne pas si éloignée. Ayant passé une enfance plutôt paisible, il ne se décide à tenter l'aventure de la vie de mangaka qu'à dix-sept ans. Cette révélation tardive est dûe à Saint Seiya. En effet, même s'il dessine depuis longtemps, comme tous ses camarades de classe, c'est la lecture de l'œuvre de Masami Kurumada qui lui donne l'envie de raconter des histoires.

Il aura longtemps hésité entre le rock et le dessin, mais il a bien fait de choisir le second puisqu'il ne lui faudra pas attendre longtemps pour avoir sa première histoire publiée, et pas n'importe où qui plus est. En effet, son one-shot Ultra Unholy Hearted Machine est publiée en 1996 dans le Weekly Shônen Jump, il n'a alors que dix-neuf ans. Ce magazine est déjà à l'époque une institution puisque c'est dans ses pages qu'on a pu lire pour la première fois des mangas comme Captain Tsubasa, Hokuto no Ken et bien sûr Dragon Ball. C'est aussi dans ce magazine que fut publié Saint Seiya, déjà celui qui se fait désormais appeler Tite Kubo se rapproche de ceux qui l'on inspiré.

D'ailleurs, le magazine est sur le point de vivre sa seconde grande époque avec le lancement des shônen les plus importants ces deux dernières décennies. En effet, vont commencer coup sur coup des séries aussi célèbres que One Piece (1997), Hunter X Hunter (1998) et Naruto (1999). Pour l'instant, Tite Kubo n'en est pas là, et doit encore attendre un peu avant de voir une de ses histoires acceptées pour être publiée aux côtés de ces futurs grands noms.

2. Paper Cuts

C'est en 1999 qu'il va sortir le premier épisode de son premier véritable manga : Zombiepowder, toujours dans le Weekly Shônen Jump. Ce manga se situe dans un monde qui ressemble à un western, où les héros (d'ailleurs le personnage principal ressemble furieusement à Grimmjaw, personnage qui apparaitra dans Bleach) voyagent de ville en ville, séparées par un immense désert, pour collecter les 12 Anneaux de la Mort qui selon la légende peuvent donner la vie éternelle une fois réunis. Tite Kubo en fera 27 chapitres qui seront réunis dans quatre volumes reliés. Mais devant l'accueil public mitigé, et la relative médiocrité du manga, la série sera annulée avant de connaître une fin.

Cette annulation, en 2000, va provoquer chez le mangaka une sévère dépression nerveuse. Devant la pression que subissent les mangakas, Tite Kubo reconnaitra qu'il était dans un état second en écrivant ce premier manga désirant à tout prix réussir, négligeant cependant d'écouter les conseils de son éditeur. Durant cette période où il ne fut plus capable de toucher un crayon, c'est une véritable légende, et l'une de ses inspirations principales, qui viendra à son aide en lui écrivant une lettre. En effet, Akira Toriyama ayant lu le premier concept de sa prochaine série (qui n'avait alors pas reçu l'approbation de ses éditeurs) lui envoya une lettre d'encouragement, l'enjoignant de reprendre son concept et lui donner quelques conseils.

Déjà influencé par le travail du créateur de Dragon Ball, Kubo cite notamment la première apparition de Trunks comme la scène de combat qui l'a le plus marqué, il reçoit quelques conseils qui vont lui servir dans son prochain manga, comme le fait que les vilains doivent être "forts, effrayants et cools". Cela, plus son goût pour les armes qui évoluent qui date de Saint Seiya et son envie de dessiner des shinigamis (les dieux de la mort japonais) en kimonos, vont donner peu à peu forme à sa nouvelle série, qu'il nomme comme le premier album de Nirvana qu'il adore : Bleach.

3. Swap Meet

Tite Kubo va donc revenir à son concept pour le représenter au Weekly Shônen Jump. Ce qu'il va leur montrer est d'abord basé sur le premier design qu'il ait fait, celui de Rukia. Il installe dès le début de nombreux éléments qu'il révélera par la suite (comme le fait qu'Ichigo possède un héritage de shinigami dès le départ ou la manipulation d'Urahara) mais va énormément développer son univers par la suite. Ainsi, la hierarchie du Gotei 13 est inventée au fur et à mesure qu'il avance dans son manga.

Le premier épisode sort en août 2001. On découvre un jeune homme qui se voit transmettre des pouvoirs de shinigamis, des êtres venus de l'au-delà qui ont pour tâche de renvoyer les âmes tourmentées, les Hollows, de l'autre côté, à l'aide de katanas appelés Soul Cutter. Alors que cette transimition de pouvoir est censée être temporaire, il va devenir un shinigami à temps plein. Très vite, on découvrira qu'une sombre machination se trame dans le monde des shinigamis, régit par le Gotei 13. Le succès est immédiat et il ne lui faudra pas attendre très longtemps pour voir sa série devenir une véritable licence. Ainsi, en 2004, c'est une adaptation animée de Bleach qui débute, avec son lot habituel de films avec des histoires inédites. Il est marrant de noter d'ailleurs que dans le premier d'entre eux (il en existe quatre pour le moment), Tite Kubo fait la voix de Kon. On parle même d'une adaptation en film live du côté de la Warner. Une manière de boucler la boucle pour le mangaka qui a régulièrement déclaré qu'il s'était inspiré des films d'actions pour le cadrage des combats de son manga.

Depuis, il a reçu de nombreux prix, dont le Shogakukan Manga Award en 2005 et sa série est devenue l'une des plus vendues au monde, se plaçant notamment à la sixième place des mangas les plus vendus de tous les temps au Japon. Belle performance qui est surpassée aux États-Unis puisqu'elle fut un temps le manga le plus vendu et est toujours très bien placé. En France aussi, on retrouve ce manga, qui en est à son soixante-deuxième volume au Japon, régulièrement dans les Top 10. Il n'a toujours fait aucune déclaration sur une éventuelle fin (même si son éditeur l'a forcé à continuer à la fin de l'arc d'Aizen) et continue tranquillement son œuvre en étant l'un des mangakas les plus réguliers.

Pour la petite histoire, vous pouvez même le suivre sur Twitter, où il tweete en Anglais, mais où il a surtout la mauvaise habitude de spoiler des chapitres pas encore publiés au sein du Shônen Jump : @BleachOfficial

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