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par Sullivan - le 18/07/2014
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par Sullivan - le 18/07/2014

Top 10 : Les meilleures héroïnes de Manga

Si célébrer les femmes est beaucoup trop souvent l'apanage de manifestations mercantilo-bien pensantes en forme de marronnier au début de chaque nouveau calendrier, celles-ci ont pourtant notre attention indivisée au quotidien, dans la vie comme dans la culture.

L'occasion pour nous de vous proposer aujourd'hui un Top 10 des meilleures héroïnes de la BD Japonaise, entre Shônen, Seinen, Shojo, Dark Fantasy, Comédie Romantique, Cyberpunk, anticipation, vaisseaux pirates et quête de boules du Dragon.

Ces héroïnes sont mûrement choisies et si certaines ne vous paraissent pas rentrer dans la sacro-sainte catégorie de "la femme forte en fiction", rappelez-vous que plusieurs des héroïnes ci-dessous ont été choisies pour ce qu'elles représentent de la féminité à travers l'un de leurs traits de caractère particulier. C'est par exemple le cas de celle avec qui nous commençons ce Top, Naru.

Évidemment, n'hésitez pas à nous laisser votre propre Top en commentaires et à défendre votre héroïne préférée !



Créateur : Ken Akamatsu
Année de création : 1998

Parce que toutes les héroïnes de ce Top 10 ne sont pas issues de Mangas guerriers et/ou femmes de Ninja(s), il était de bon ton de rendre hommage à celle qui a fait fondre vos coeurs d'adolescent(s) au début des années 2000. Ouvertement naïve pour les besoins d'un scénario qui marche sur un fil, Naru n'en est pas moins un avatar de bons sentiments, d'une douceur féminine (trop) rare dans les mangas, et se trouve être une fabuleuse excuse pour assumer de lire une histoire d'amour quand on est adolescent, puisque Love Hina est un Shônen (un pantsu pour être exact). Vous l'aurez compris Messieurs, vous avez, vous aussi, le droit d'avoir un coeur tendre et d'aimer lire de bonnes histoires d'amour. Il vous est juste interdit de le faire en écoutant un album de Drake d'une traite, il faut pas déconner quand même.  

Préférez plutôt un joli morceau de 3 Doors Down, histoire d'assumer complètement l'histoire d'amour qui unit Keitaro et Naru :

Créateur : Hiro Mashima
Année de création : 2006

Annoncé comme mort-né à cause de ses similitudes avec One Piece (on ne refera pas l'histoire, mais Hiro Mashima était l'assistant d'Eiichiro Oda pendant plusieurs années, avant de créer Rave, un manga aux faux airs très prononcés de Luffy et sa bande), Fairy Tail n'en finit plus de cartonner à travers le monde, et en France tout particulièrement.

Et si le succès de ce shônen magico/médiéval tient beaucoup dans l'osmose entre ses héros tous plus hauts en couleurs les uns que les autres, un personnage en particulier se détache du lot quand on regarde ses femmes de plus près : Erza Scarlett, mage de Rang S de la guilde de Natsu. 

Et au-delà de sa toute puissance, ce sont le design et le caractère d'Erza qui la propulsent dans ce top 10. Maîtresse à penser des jeunes pousses de la guilde, elle en est également son membre le plus dangereux et le plus sage. On notera même que, malgré le manque de finesse évident entourant parfois cette facette de sa personnalité, derrière son apparente froideur menaçante se cache en fait un monument de tendresse qui ne demande qu'à être aimé. Plus tard, Mashima lui donnera même un background tragique en nous contant son enfance, où elle se fait enlever pour participer à la construction de la Tour du paradis et où elle découvre ses pouvoirs magiques une première fois avec fracas.



Créateur : Akira Toriyama
Année de création : 1984

Les personnages féminins de Dragon Ball auraient pu, à eux seuls, remplir une bonne moitié de ce Top 10 mais par amour du beau jeu, nous avons choisi d'en retenir une seule d'entre elles, l'omniprésente Bulma.
Apparaissant en même temps que Sangoku, à quelques pages près, Bulma va connaître une évolution naturelle et ô combien empreinte de réflexions sur la place de la femme au-delà du 4ème mur.

D'abord aventurière par défi face à ses génies de parents, Bulma est à elle seule l'appel à l'aventure nécessaire au voyage du héros (Goku). D'abord élément de rationalisation d'un scénario plein de queues et de (vilaines) têtes, elle va ensuite devenir l'avatar de la femme pour Toriyama, qui s'en servira d'abord pour amener une nouvelle donnée à son histoire grâce au crush de cette dernière pour le feu de paille Yamcha, puis en faisant d'elle l'objet de toutes les convoitises pendant l'enfance de Goku. Mais son histoire ne s'arrête évidemment pas à ce seul statut d'amourette adolescente, puisque Bulma viendra ensuite le cerveau de Capsule Corp, forte de ses capacités d'inventrice de génie (Trunks vous en parlera mieux que moi).

Devenue maman au cours de son idylle avec le prince des Saiyens, la jeune aventurière deviendra ensuite Maman de l'un des personnages les plus marquants de l'univers Dragon Ball, dernière preuve de l'amour et du respect que lui porte Toriyama. Et puis Bulma, c'est un peu votre meilleure amie et votre maman, en même temps.


Créateur : Hirohiko Araki
Année de création : 2000

Fruit de l'esprit sans bornes d'Hirohiko Araki, Jolyne est la première femme à avoir le droit à un arc entier de la série culte JoJo's Bizarre Adventure. Dans Stone Ocean, la sixième partie du gargantuesque manga culte, on découvre entre autres que le père de cette femme forte n'est autre que Jotaro, héros majeur de la série. On verra alors l'auteur prendre un plaisir fou à écrire et dessiner les aventures d'une femme, têtue et présentée comme une cause perdue de surcroît.

De son propre aveu, Araki a créé Jolyne pour "réparer" ses erreurs avec ses personnages féminins précédents, qu'il considérait lui-même comme insipides et indignes de la condition féminine. En résulte une héroïne au look dont lui seul a le secret - et amené à changer au gré de ses envies, tiraillée entre la volonté de faire payer son absence à son père et l'héritage de celui-ci, qu'elle devra assumer à partir d'un tournant marquant de son histoire. Particulièrement déterminé à raconter tout ce qui lui passe par la tête et à profiter de l'aubaine d'écrire une femme (et son histoire d'amour avec le jeune bourgeois Roméo notamment), l'auteur consacrera 158 chapitres à son arc Stone Ocean, jusqu'à un final fabuleux avec Made In Heaven, dont les fans de JoJo's se souviendront très, très longtemps.

Ne vous fiez pas à la pose lascive de la belle ci-dessous, elle aurait le temps de vous déssouder avant que vous commenciez à lui parler :

Créateur : Eiichiro Oda
Année de création : 1999

On le sait, les règles n'ont pas d'emprise sur One Piece. C'est peut-être la raison pour laquelle son personnage féminin le plus fascinant n'est apparu qu'au 114ème chapitre de l'immense série d'Eiichiro Oda. Toujours aussi mystérieuse alors que la série rentre dans sa 17ème année d'existence, Nico Robin est la caution mystère d'un manga qui en contient finalement beaucoup, derrière son apparence de gigantesque fête pirate.

Native de l'île d'Ohara, elle est abandonnée par sa mère à deux ans et va connaître une adolescence compliquée, repoussée en raison de son fruit du démon et acceptée seulement par quelques historiens, de l'arbre de la connaissance. S'en suivra une petite carrière de malfrat, jusqu'à sa rencontre avec Luffy et les siens, alors qu'elle se fait passer pour Miss All Sunday.

La suite, vous la connaissez, Nico est bel et bien un membre de l'équipage du Merry, alors qu'elle paraît sans cesse en retrait, comme à part dans cette bande de joyeux lurons en quête d'amitié. On notera quand même un certain rapprochement avec Zorro, avec qui on aimerait la voir un jour vivre l'histoire d'amour que les deux personnages méritent, en attendant d'en découvrir plus sur le passé, le futur et les intentions de la plus marquante des femmes fatales du Shônen.


Créateur : Masamume Shirow
Année de création : 1989

Né à la fin de l'une des périodes les plus florissantes de la Science-Fiction dystopique d'anticipation (tout un programme, qui se résumé sous l'étiquette un peu fourre-tout de Cyberpunk), Mokoto Kusanagi a été créée par Masamune Shirow et sublimée par Mamoru Oshii dans l'adaptation en animé de Ghost In The Shell, six ans plus tard.

Personnage féminin emblématique s'il en est, le Major représente d'abord le débat sur le transhumanisme par sa propre existence, dans une époque (2029) où l'humain ne fait presque plus qu'un avec la machine, toute la réflexion abordée par Shirow d'ailleurs. Pour la petite histoire, sachez que le nom Kusanagi (un sabre légendaire au Japon) a été choisi en écho du surnom de l'auteur, Masamune, le plus célèbre des forgerons Nippons.

L'autre réflexion développée par la série concerne l'érotisme et l'apparence féminine, puisque le Major n'a plus que son cerveau d'humain, son corps étant créé de toute pièces pour en faire la tueuse la plus fatale possible. On notera d'ailleurs que cette réflexion n'apparaît presque pas dans l'adaptation animée ,contrairement au Manga où elle est nettement appuyée.

Créateur : Kentaro Miura
Année de création :  1990

Considéré par beaucoup comme le chef d'oeuvre de la Dark Fantasy moderne, Berserk transcende pourtant les genres et se trouve être finalement une magnifique réflexion sur la vie, le sens de celle-ci et la place de chacun dans l'infinité qui nous entoure. Et qui dit grandes questions, dit forcément personnages passionnants, mûrs et à mêmes de donner des pistes de réponse par leur seule existence.

Apparue à un moment clé de la vie de Guts, Casca est, comme le dirait si bien Patrick Fiori (big up à lui), une femme déchirée. À l'image du lecteur, qui devra choisir entre la tragédie du leadership qui pèse sur les épaules de Griffith et l'héroïsme nihiliste de Guts, Casca ne parvient jamais à trancher véritablement, à l'image de la dramatique première occultation, qui est et restera le véritable climax de la série, en plus de la changer à jamais (?).

Symbole de l'amour impossible, Casca est aussi l'avatar de la féminité dans un monde guerrier et le lecteur l'accompagnera tout au long de sa vie, de son enfance au drame de sa vie adulte, en passant par ses premières règles et bien d'autres moments inhérents à la vie de femme.

Créateur : Hayao Miyazaki
Année de création : 1982

On aurait pu vous parler de Mononoké, de Chihiro et de bien d'autres personnages nés de l'esprit du génial Hayao Miyazaki. Pourtant, la contrainte de voir apparaître l'héroïne dans un manga nous a rappelé que les oeuvres de jeunesse du Japonais étaient sûrement celles où la légende de Ghibli appuyait réellement ses messages.

Véritable pamphlet écologique (comme l'ensemble de sa carrière), Nausicaa de la vallée du vent prend encore plus de sens à sa lecture en manga que lors de sa très belle adaptation animée. Capable de parler aux animaux, l'héroïne est un avatar de tendresse et de magnétisme, et il est impossible pour le spectateur d'oublier la pureté de celle que Miyazaki a créé, de son propre aveu, du mélange du personnage d'Homère qui aide Ulysse dans l'Odyssée, et de la légende japonaise de la princesse qui aimait les insectes.

À voir et à revoir, surtout si vous êtes fan de la suite des oeuvres phares de l'auteur.

Créateur : Yukito Kishiro
Année de création : 1990

Comment consacrer un Top 10 aux plus grandes héroïnes de Manga en laissant de côté la légendaire Gally (objet de tous les fantasmes de James Cameron) ? De l'aveu de son créateur, Gally a été créée avant même que l'histoire de Gunnm ne soit imaginée et constitue le point de départ de la fresque Cyberpunk qu'est devenue la série depuis.

À l'instar du Major Kusanagi, Gally est une réflexion transhumaniste à elle toute seule. Recréée à partir de son cerveau par Ido Daisuke, celle que l'on appelait autrefois Klinge Yoko devient ensuite Gally, en raison du nom du chat disparu du scientifique. Mais là où Shirow va axer son récit sur de plus grandes questions, réfléchissant notamment à l'importance de l'I-A, Kishiro va prendre le parti de raconter l'histoire d'une vie, entrecoupée d'action et d'amour, vécue à travers le prisme d'une jeune adolescente amenée à se battre pour survivre dans Kuzutetsu, la décharge où prend place la tragédie.

À noter que les origines et l'histoire de Gally change à plusieurs reprises, que l'on suive Gunnm, Gunnm - Last Order ou que l'on se réfère à l'excellent film d'animation dérivé de la série.

Créateur : Katsuhiro Otomo
Année de création : 1990

Légende vivante de l'art (séquentiel et animé) Japonais, Katsuhiro Otomo s'est rangé du monde des Shônen spectaculaires depuis de nombreuses années maintenant et consacre sa vie à la création artistique pure, à la transmission et à la réfexion sur un média qu'il a largement contribué à développer. Loin des standards du genre et présents dans ce top (One Piece, Fairy Tail et les autres cartons multi-millionaires), c'est pourtant lui aussi à la fin des années 80/au début des années 90 qu'il a créé le plus grand personnage féminin de la BD Japonaise à mes yeux : Mother Sarah

Publié par Delcourt en France dans une édition devenue quasiment plus rare qu'un ticket de loto gagnant, Mother Sarah est un chef d'oeuvre de post-apocalyptique cru, où les espoirs de survie des uns croisent les ambitions démoniaques des autres, toujours sous le regard d'une héroïne presque christique, Sarah. Motivée par l'envie de retrouver ses quatre enfants disparus lors de l'holocauste nucléaire, la mère Sarah va alors se transformer en combattante de la liberté, entre les feux croisés d'EPOQUE et MOTHER EARTH, les deux factions qui se partagent ce qui reste de notre planète bleue. 

Ce qui frappe à la lecture de Mother Sarah, c'est l'allure et la prestance de l'héroïne, qui semble comme habitée d'une mission divine et qui ne rechigne devant rien, pas même devant les pires sacrifices. En somme, il s'agit d'un fabuleux seinen, dessiné de main de maitre par Takumi Nagayasu, et qui ne lésine sur aucune concession avec sa narration. Pas la plus facile des lectures, mais l'une des plus enrichissantes, sans aucun doute.

Parce que les personnages féminins dans les mangas sont légion, nous aurions bien entendu pu vous parler de la petite nouvelle Mikasa et de ses débuts fracassants dans Shingeki No Kyojin, de la changeante Nelliel (Bleach), de la torturée Rei Ayanami (Evangelion), de l'adorable Kuro (Kurokami) et j'en passe des dizaines. C'est aussi l'une des forces de la BD Japonaise, se renouveler sans cesse et laisser la place au message et à la création de nouveaux auteurs, qui vont chacun saisir à leur mesure l'importance de la condition féminine dans leurs histoires.

Et si nous refaisons ce Top 10 d'ici quelques années, pas sûr que les 10 chaises soient attribués de la même façon, puisque le genre se renouvelle ses dernières années, bien loin des clichés sein silliconés/petite culotte. Et tant mieux !

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