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par Alfro - le 23/04/2015
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par Alfro - le 23/04/2015

Top 5 : Nos meilleurs mangas historiques

Tout comme la BD franco-belge, le manga a une fascination pour l'Histoire. Souvent contextuelle, elle apparait pourtant dans de nombreuses œuvres comme l'un des sujets principaux. Plus ou moins romancés, ceux-ci se trouvent dans des quantités pléthoriques dans les rayons des librairies spécialisées. Voici notre petite sélection qui permet de commencer à débroussailler le genre.

Alors oui, on commence avec une œuvre qui prend de grandes largesses avec l'Histoire, mais difficile de passer à côté. Si Kenshin le Vagabond s'appuie sur des assassins qui ont réellement existé durant l'instauration sanglante de l'ère Meiji, notamment le héros qui était connu en tant que Battosaï avant de décider qu'il ne tuerait plus, l'auteur Nobuhiro Watsuki ne prend aucune pincettes pour introduire de la fiction dans ce contexte.

Ce manga est un pur shônen, l'un de ceux qui firent le succès du Weekly Shônen Jump dans les années 90, centré sur un héros fortement charismatique. On suit Kenshin à travers ses différents combats contre des adversaires qui rayonnent de l'influence de Jim Lee, qui connaissent une apogée incroyable lors de l'arc qui le confronte au psychopathe Makoto Shishio. En revanche, il vaut mieux arrêter la série à la fin cette histoire, le mangaka ayant continué contre son gré alors qu'il n'avait plus d'inspiration.

Le début du 20ème siècle fut crucial pour le Japon. C'est à ce moment que ce pays insulaire s'est définitivement ouvert à l'Occident, développant une fascination pour cette nouvelle culture un siècle après que les auteurs européens furent pris d'orientalisme. C'est aussi à ce moment qu'ils décidèrent d'embrasser le modèle économique qui se développait alors et ils embrayèrent dans une révolution industrielle qui créa une certaine schizophrénie dans la culture japonaise.

C'est cette période qui est relatée dans Au Temps de Botchan, manga écrit par Sekikawa Natsuo qui fit connaître le talent de Jirô Taniguchi. Ils vont cependant décider d'adopter un point de vue original en faisant se croiser tous les auteurs importants de l'époque, multipliant ainsi les points de vue et essayant de faire un portrait philosophique de cette période charnière. Une œuvre exigeante qui requiert quelques recherches à côté pour pleinement l'apprécier mais qui est un tour de force narratif.

Taiyou Matsumoto est un auteur qui aborde chaque genre avec une même main de maître. Dans Amer Béton, il livre une critique sociale pleine de poésie, puis il enchaine avec Ping Pong, manga de sport inspiré aux dessins percutants. Avec Le Samouraï Bambou, qui commence à paraître en 2006, il aborde le genre historique en plaçant son histoire au cœur de l'ère Edo - le nom de Tokyo à l'époque.

Nous y découvrirons Soïchirô, un rônin qui préfère remiser son sabre plutôt que d'avoir à se battre, son grand plaisir semblant de flâner à longueur de journée. Dans un graphisme détonnant, qui mêle l'esthétique du manga aux estampes de l'époque, Matsumoto et son co-scénariste Issei Eifuku, dévoilent une histoire qui plonge dans l'esprit du Japon féodal.

Si les mangas traitent allégrement et logiquement de l'Histoire du Japon, de nombreux auteurs se sont aussi intéressés à ce qui compose le passé du reste du monde. Ainsi, Cesare nous emmène au temps de la Renaissance italienne, durant la jeunesse de Cesare Borgia, quand celui-ci n'est pas encore devenu le monstre impitoyable décrit par les manuels d'Histoire.

Le propos du manga de Fuyumi Soryo, qui s'est appuyé sur l'expertise d'un spécialiste de la période, Motoaki Hara, est surtout porté sur la révolution intellectuelle et politique de l'époque. Ainsi, au fil des rencontres de Cesare, de Machiavel à Michel-Ange en passant par Lorenzo de Medicis, c'est un condensé philosophique qui se déploie devant nos yeux. Sans oublier pour autant l'aspect narratif, la scénariste romançant habilement son récit pour le rendre plus attractif à suivre.

Faire un manga résolument pacifiste mais qui se déroule au temps des grandes conquêtes vikings, des peuples pas vraiment connus pour leur capacité à sympathiser avec les voisins : voilà le projet un peu fou dans lequel s'est lancé Makoto Yukimura dans son Vinland Saga, œuvre ambitieuse qui s'inspire de plusieurs saga nordiques qui relatent les événements entourant la découverte du Groënland, appelé alors le Vinland.

L'histoire suit Thorfinn, un jeune Islandais qui va suivre son père sur les mers avant de découvrir la cruauté du monde quand des pirates vont tuer son paternel et l'enlever. Il va alors faire la découverte du nihilisme et de la violence de la guerre, qui sera servie par le trait ultra-dynamique et virtuose de Yukimura, encore plus en forme que sur Planètes, avant de faire face à ce monde qu'il rejette. Il va choisir l'espoir et refusera la violence, la machine à tuer deviendra un pacifiste convaincu. Plus qu'un manga historique, Vinland Saga est une œuvre profondément humaniste délivrant un message essentiel.

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