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par LiseF - le 7/08/2019
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par LiseF - le 7/08/2019

Enter the anime, le docu Netflix sur l'animation japonaise est largement dispensable

Lundi, Netflix publiait un documentaire à première vue alléchant : Enter the anime se targuait d'explorer les secrets de création de l'animation japonaise, en allant à la rencontre de certains de ses plus grands représentants. Dans les faits, le documentaire d'une durée d'une heure est plutôt une publicité géante pour les animes originaux Netflix, qui sont loin de représenter le meilleur de ce qui se fait côté animation japonaise.

MAIS AU FAIT, c'est quoi un anime ?

Tout commence avec les réflexions d'une narratrice américaine. Sa question sera le fil rouge de tout le documentaire : qu'est-ce qu'un anime ? C'est une série d'animation japonaise, mais manifestement la question est plus ardue que ça. À travers cette interrogation, notre narratrice va rencontrer tour à tour les showrunners de différentes séries animées japonaises originales Netflix.

Le principe me fait beaucoup penser aux reportages façon Vice. Le magazine envoit un ou une journaliste sur le terrain, pour que le spectateur découvre le sujet dont il est question à travers ses yeux. Le sujet sur les mariages arrangés en Bulgarie, ou sur les sorcières de Roumanie par exemple m'avaient beaucoup marquée. En France, mettre le journaliste au centre de la narration de cette façon est moins courant. D'ailleurs, Follow This la série Netflix de Buzzfeed avait peiné à trouver son public chez nous. De mon côté, c'est un procédé que je trouve plutôt accrocheur. Pourtant ici ça ne marche : pas.

Trop de dark tue le dark

Les questions que se pose la narratrice sont artificielles. Après chaque rencontre avec un nouveau créateur, elle repart dans une tirade du style "mais je ne comprends toujours pas, qu'EST-CE que c'est un anime ?". On sent le côté faux de la chose : le but est surtout de parler des différentes séries proposées par Netflix à travers les commentaires de leurs créateurs. Cela dit, les intervenants sont de qualité : chacun a le temps d'expliquer pourquoi il a voulu créer sa série, ses inspirations... On fait connaissance avec Rarecho le créateur d'Aggretsuko, ou encore avec Kenji Kamiyama qu'on retrouve sur deux séries et un film Ghost in the Shell.

Outre le côté "catalogue Netflix", le documentaire tombe dans un travers un peu surprenant : il laisse transparaitre un certain mépris vis-à-vis de la culture japonaise. La narratrice ne cesse de répéter que les animes sont "dark", elle insiste sur le côté bizarre de ce médium. Elle ne prend pas assez en compte le fait qu'il s'agit tout simplement d'une culture non occidentale, qui s'est longtemps développée en autarcie, d'où le fait qu'elle soit si unique et reconnue dans le monde entier. Qualifier le monde de l'animation japonaise de "dark" n'a pas de sens. C'est se cantonner uniquement à certains animes, et occulter tout un tas d'oeuvre "solaires" : citons parmi tant d'autres Card Captor Sakura, Fruits Basket ou encore Little Witch Academia et Violet Evergarden puisqu'il faut parler du catalogue Netflix.

Enter the Anime est-il carrément mauvais ? Je n'irais pas jusque-là. Beaucoup d'intervenants sont intéressants et pour ma part, j'ai par exemple été ravie de pouvoir entendre le point de vue de Rarecho. Sans compter que l'identité visuelle du documentaire est plutôt plaisante. Néanmoins, si vous êtes du genre à ne pas aimer perdre votre temps, passez votre chemin. Vous en apprendrez bien plus sur l'animation japonaise ailleurs.

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