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par LiseF - le 7/11/2019
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par LiseF - le 7/11/2019

J'ai perdu mon corps : deux quêtes captivantes au cœur de Paris

Au mois de juin dernier, Le film d'animation J'ai perdu mon corps réalisé par Jérémy Clapin remportait le cristal du long-métrage et le prix du public au festival d'Annecy. Depuis hier le film est proposé au cinéma, et c'est une pépite à ne pas louper. Parce qu'il faut témoigner son soutien à l'animation pour adultes si on veut en voir plus dans le futur, mais aussi parce que c'est une excellente expérience de bout en bout.

L'histoire d'un homme... et de sa main

Dans J'ai perdu mon corps on suit l'histoire de Naoufel, un jeune garçon orphelin débarqué à Paris pour vivre chez sa famille éloignée. Lui qui se rêvait pianiste et cosmonaute, il occupe finalement ses journées à livrer des pizzas en scooter. Son existence n'a rien de joyeuse, jusqu'à ce qu'il rencontre Gabrielle lors d'une livraison. Même s'il n'entend que sa voix à l'interphone, il va tout de suite s'attacher à cette fille sympa mais un peu cynique, touchante dans la poésie de ses mots. Naoufel a peut-être trouvé un nouveau but dans sa vie...

Le film se déroule sur deux temporalités. On suit d'un côté l'histoire de ce garçon dont la vie évolue, et d'un autre côté... celle de sa main. Au tout début de l'histoire, on découvre que Naoufel a eu la main sectionnée, sans qu'on sache comment. L'une des temporalités du film nous proposera de découvrir le voyage de cette main, animée par une étrange volonté. Elle traversera Paris dans la quête de son corps, ce corps qu'elle a perdu.

Deux histoires très différentes, un même sentiment

Le film nous emmène donc dans deux quêtes très différentes, avec finalement deux genres très différents. D'un côté, l'histoire de ce garçon au coeur de Paris, à la poursuite d'un but et d'une meilleure vie, suscite inévitablement de l'empathie. Le récit n'est pas hors du commun, mais on s'attache forcément à ce personnage qui a une vie plutôt triste. D'un autre côté, l'histoire de la main nous prend complétement au dépourvu. Certains passages en vision à la première personne nous permet de découvrir son voyage au ras du sol. L'épopée est fantastique, absurde, et pourtant on retrouve un facteur commun dans ces deux récits : la poursuite d'un but, désespérée et vitale.

La double-temporalité est maniée à la perfection dans ce film. C'est un choix risqué, parce qu'on peut être frustré du changement de scène, on aurait pu vouloir suivre plus longtemps la main, ou Naoufel. Mais l'enchaînement des scènes est si bien maîtrisé qu'on entre dans l'histoire au point de ne pas voir les minutes passer. Si la réalisation est aux petits oignons, la qualité du film passe aussi par son excellent casting de voix : les acteurs incarnent les personnages, leur donnent une âme, ont une vraie personnalité. On les sent exister.

Et puis c'est un plaisir de pouvoir encore voir, en 2019, de la 2D au cinéma. L'animation est à la fois propre et à l'ancienne, pour le plus grand plaisir des amateurs de beaux dessins. Pas de doute, Jérémy Clapin réussit un coup de maître avec J'ai perdu mon corps. Le film est en salles depuis hier et n'y restera sûrement pas longtemps, alors foncez !

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