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par LiseF - le 8/11/2017
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par LiseF - le 8/11/2017

La Grande Aventure du Sexe, un bel exemple de vulgarisation scientifique en BD

On vous l'annonçait le mois dernier, et c'est maintenant arrivé en librairies : Léo Grasset, le taulier de la chaîne DirtyBiology, a scénarisé une BD intitulée La Grande Aventure du Sexe. Et au dessin, on retrouve son frère Colas Grasset, qui avait notamment déjà collaboré avec lui pour sa vidéo sur la science citoyenne. L'album est publié dans la collection Octopus chez Delcourt, spécialisé dans la vulgarisation scientifique, où on retrouve déjà Mars Horizon scénarisé par la vidéaste Florence Porcel.

Et sans surprise, il s'agit là d'une bande dessinée de vulgarisation biologique. La grande aventure du sexe nous parle de reproduction animale, des rats qui peuvent s'auto-avorter aux mollusques qui font des partouzes en passant par des guêpes qui grandissent dans des figues. L'occasion pour nous de revenir sur ce sujet de la vulgarisation scientifique, qui semble avoir la cote en ce moment dans le monde de la bande dessinée franco-belge. Parce qu'on peut apprendre en lisant de la BD et ça, c'est cool. À l'occasion de la sortie de cet album, je vous propose de parler un peu de la vulgarisation scientifique en BD, et de ce qui fait son succès.

La simplicité, un outil de la vulgarisation

Quand on parle de vulgarisation scientifique en BD, on ne peut pas passer à côté de Marion Montaigne. Elle est l'auteure des albums Tu mourras moins bête, mais aussi de Riche, pourquoi pas toi ? avec les sociologues Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon, et bientôt de Dans la combi de Thomas Pesquet. On la retrouve donc sur de la physique, de la sociologie, de l'astronomie...

Cette virtuose de la vulgarisation explique, raconte, s'interroge, avec un trait d'une rapidité et d'une simplicité impressionnantes. Parfois les personnages ne sont pas dessinés en entier, et pourtant c'est toujours très facile à lire. Une aide pour ce genre de BD : là où le propos est déjà compliqué, il ne s'agit pas de complexifier le dessin. C'est d'ailleurs une astuce qu'on retrouve dans La Grande aventure du sexe : Colas Grasset utilise des formes simples, un trait vraiment accessible. Le narrateur d'ailleurs, est un bonhomme très classique, qui permet de ne pas faire d'ombre au propos.

Mais c'est joli quand même, et c'est ça qui est cool : l'artiste est aussi animateur. Il est capable de créer de chouettes effets visuels, notamment en passant par une palette de couleur variée et agréable. D'ailleurs dessiner tous ces animaux a dû être un vrai plaisir pour lui, plaisir qu'on retrouve dès la couverture de l'album et au fil des pages.

L'humour, très utile à la découverte

Ce qu'on retrouve beaucoup dans les BD de Marion Montaigne, et aussi dans La Grande Aventure du Sexe, c'est l'humour. Parce que oui, on peut être rigolo en expliquant pourquoi on flotte dans l'espace ou comment les cellules se multiplient. C'est d'ailleurs une ficelle qu'on retrouve aussi beaucoup chez Boulet, autre auteur de vulgarisation scientifique en BD. Sur son blog et dans ses albums Notes, l'auteur s'interroge notamment sur les univers parallèles, et notre rapport à la vie, par exemple dans son dixième tome. Boulet est d'ailleurs le co-créateur de la collection Octopus, avec Marion Amirganian à qui on doit Tu mourras moins bête.

Et en plus de livrer une réflexion intéressante, ces albums sont extrêmement DRÔLES. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai pouffé de rire toute seule en lisant un tome dans le métro et où je suis passée pour une folle mais bon, qui s'en soucie ? C'est un sacré tour de force de réussir à faire rire les gens en expliquant des notions parfois compliquées. Mais c'est plutôt nécessaire : on doit prendre plaisir à découvrir toutes ces informations, et le rire est un vecteur de plaisir.

Dans La Grande Aventure du Sexe, l'humour passe par des petites répliques lâchées notamment par les sujets observés (rien de plus drôle qu'un escargot qui lâche "casse-toi stp"), mais aussi par le comportement parfois ironique du narrateur. Et ça marche ! On apprend vraiment beaucoup de choses avec cet album, mais on rigole bien aussi.

Vous l'aurez compris, La Grande Aventure du Sexe reprend les ingrédients de la recette d'une bonne vulgarisation scientifique en BD, et ça marche. L'album est riche en informations, mais se lit quand même facilement. Une richesse qui perdra peut-être les lecteurs les moins attentifs, car le vocabulaire employé est parfois assez complexe, et on passe très vite d'un exemple à l'autre. Il faut donc se préparer à découvrir beaucoup de choses en 183 pages, ça reste néanmoins un très bon premier album pour les frères Grasset.

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