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par Alfro - le 15/04/2015
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par Alfro - le 15/04/2015

Nos BD cultes #4 : Astérix et la Serpe d'Or

Si Astérix est devenu l'une des séries de bandes-dessinées les plus traduites au monde, avec un nombre conséquent d'albums, il a bien fallu commencer quelque part. Et si le vrai début n'était pas le premier mais bien le deuxième volume des aventures de l'irréductible Gaulois ?

"Eh bien jeune homme, qui étaient nos ancêtres ?"

Après un premier volume sorti en 1961, Astérix revient, toujours accompagné d'Obélix, deux ans plus tard avec Astérix et la Serpe d'Or. L'album s'ouvre sur la grosse colère de Panoramix qui vient de briser sa serpe. Problème : celle-ci lui est essentielle pour aller cueillir le gui qui est un ingrédient plus que nécessaire dans la composition de la potion magique, celle qui permet de tenir en respect les garnisons romaines postées tout autour du village. Nos deux héros se voient donc chargés par le druide d'aller chercher une de ces fameuses serpes à la capitale : Lutèce. Après un petit détour par Suindidinum (Le Mans) où se déroule une course de chars qui dure 24 heures, ils parviendront enfin dans cette immense cité cosmopolite.

Ce sera donc la première fois que les héros quittent leur Armorique natale, initiant ce mouvement qui veut que dans un album sur deux, Astérix et Obélix partent à découverte du monde. Ici, c'est donc Lutèce qui va apporter son lot de dépaysement aux deux Gaulois. Préfigurant Paris, elle va permettre à René Goscinny de s'amuser sur le rapport provincial/parisien et placer ses trouvailles géniales d'humour anachronique. C'est aussi dans cet album que l'on cernera mieux Obélix, qui va dépasser son statut de supporting cast pour devenir l'équivalent narratif d'Astérix, son pendant nécessaire et salvateur.

"Et le marchand a dit que les prix allaient encore monter. Pauvre Gaule !"

Surtout, alors que le premier album présentait finalement le background dans lequel vont évoluer ces personnages hauts en couleurs, c'est bien ce deuxième album qui va établir ce rapport à la fois caricatural et distancié que les Gaulois entretiennent avec notre société contemporaine (enfin, celle des années 60). Ainsi, Lutèce est bruyante, la circulation y est un calvaire et elle établit ce qui sera à la pointe de la mode. C'est aussi dans ce volume que l'on va découvrir les premières caricatures de personnes bien connues. Ici, c'est Gracchus Pleindastus, une caricature de Charles Laughton, célèbre acteur anglais.

Graphiquement aussi, cet album va établir les bases de ce qui sera la norme pour le reste de la série. Le trait d'Albert Uderzo est plus souple et affirmé, on note ainsi une évolution graphique dans les personnages principaux qui s'établissent dans des formes plus rondes et concrètes que dans Astérix le Gaulois. Ainsi, la forme bien connue du visage d'Astérix, formé à la base de deux cercles mis l'un sur l'autre (qui rappelle les techniques de Disney), est établie ici. Cette affirmation graphique alliée à une intrigue qui établit le lien avec l'histoire actuelle - on note un trafic de serpes et une peinture (édulcorée tout de même) de la misère sociale présente dans la capitale - font d'Astérix et la Serpe d'Or l'album qui va véritablement mener cette série de BD vers le statut d'œuvre culte qu'elle a désormais.

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