Pour son second numéro sur le réseau Arts, Please Hollywood passe du côté de 9ème Art. Rassurez-vous, le principe reste le même : fantasmer la production d'un film dingue. Et nous reprenons aujourd'hui avec une adaptation cinématographique des premières aventures de Blake et Mortimer, Le Secret de l'Espadon.
• Réalisation
Derrière la caméra, je convoque ce cher Joe Johnston. Directeur artistique se cachant derrière les productions à succès que sont Star Wars ou Les Aventuriers de l'Arche Perdue, le réalisateur a fait ses armes sur des films comme The Rocketeer, Jurassic Park III et Captain America : The First Avenger.
A mon sens, il est un candidat parfait pour le rôle, d'une part parce que l'univers du Secret de l'Espadon n'est pas sans rappeler celui des années 30 et 40 fantasmées qu'il a déjà eu la chance de réaliser, et d'autre part car il reste un concept-artist hors-normes qui saura donner vie à des concepts comme l'Espadon où le Golden Rocket, des avions improbables mais terriblement accrocheurs. Et s'il fallait ajouter une autre bonne raison d'engager le bonhomme, je citerai en exemple la direction photographique qu'il a orchestré sur The First Avenger, sans doute l'un des plus beaux films de l'écurie Marvel Studios.
• Casting
Pour jouer les deux compagnons so british, j'ai choisi deux acteurs capables d'incarner la classe et la flegmme britannique. Dans le rôle du physicien nucléaire Philip Mortimer, je verrais bien Michael Fassbender se laisser pousser une petite barbe. Du côté du MI:5, on optera pour Ralph Fiennes, dans le rôle de Francis Blake.
L'histoire ne serait pas complète sans un vilain, et le plus classique d'entre-eux, j'ai nommé Olrik, pourrait être joué par un Mark Strong en roue-libre. Il l'a montré avec Kick-Ass, l'acteur est capable de joueur les méchants très méchants, et Olrik étant toujours derrière les mystères des aventures de Blake et Mortimer, il serait le candidat parfait pour cet antagoniste aux allures de running gag.
• Direction artistique
Vous n'êtes pas sans le savoir, la saga de l'Espadon, et de nombreux autres albums d'Edgar P.Jacobs sur la série, sentent bon l'impérialisme britannique et la gloire du Commonwealth. Les représentations y sont donc caricaturales quand elles ne sont tout simplement pas racistes. Il faudrait donc réecrire en partie les récits de Jacobs pour avoir un film plus présentable au box-office international. Les trois premiers albums se passant dans les années 1940, une bonne solution serait peut-être de transformer le conflit entre les britanniques et "l'Empire Jaune" en seconde guerre mondiale à plus grande échelle, car après tout, tout le monde déteste les nazis.
Mais (et vous l'aurez peut-être compris à ma dernière phrase) une solution plus audacieuse serait de concillier traitement blockbuster et atmosphère cynique. Sur ce deuxième point, l'exemple à suivre serait celui des deux OSS 117 de Michel Hazanavicius, qui dénoncent, par le rire, bien des excès, que ce soit le colonialisme, le racisme ou encore le patriarcat. Dans le cas de ce Blake et Mortimer, on pourrait associer cette critique (à travers les dialogues et le talent des acteurs) avec un certain sens du spectacle, les combats et les rebondissements du Secret de l'Espadon autorisant le réalisateur à s'amuser sur de larges séquences d'actions, qui pourraient s'inspirer de films comme Capitaine Sky et le Monde de Demain ou Wild Wild West, loin d'être des chefs-d'œuvres, mais qui parvenaient à mélanger humour et visuels vintages.
En somme, Le Secret de l'Espadon serait la rencontre de l'univers de Captain America : The First Avenger et du ton des deux derniers films OSS 117. Un hommage pop mais pas bête à l'œuvre de Jacobs qui pourrait résonner dans la tête des cinéphiles. Et puis à l'heure où Kingsman ou The Man from U.N.C.L.E séduisent par leur patte old-school, notre projet a toutes ses chances !