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par Sullivan - le 14/12/2015
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par Sullivan - le 14/12/2015

Édito #50 : 2016, l'année du renouveau pour Glénat ?

Alors que Jean-Pierre Dionnet nous disait à propos de la création des Humanoïdes Associés "qu'ils ne voulaient pas faire du Dargaud", cette expression comprise comme celle d'une rébellion face à une politique d'édition réputée pour le moins sage s'était déplacée autour Glénat depuis quelques années, l'immense maison d'édition traversant une période éditoriale pas toujours simple malgré sa part de marché très importante. Un constat avec lequel nous (à la rédaction) n'avons pas grandis, ayant plutôt mangé plus de Glénat que de n'importe quel autre éditeur, eût égard notamment aux immenses Dragon Ball, One Piece et Bleach, entre autres. 

Pourtant, il semblerait que la société fondée et dirigée par Jacques Glénat profite de choix forts et d'une équipe dynamique l'année prochaine, où se mêleront une une ligne édito' pour l'instant très convaincante du côté des Comics, un secteur manga toujours aussi puissant grâce à ses locomotives ainsi que des créations originales dignes des plus beaux projets de la BD. 

Même si l'époque où Glénat régnait sur l'univers des mangas avec la quasi-garantie de publier les hits du Shonen Jump (à l'exception de Naruto, qui continue de faire les beaux jours de Kana) est révolue, Ki-Oon et  Kurokawa se partageant respectivement les énormes My Hero Academia et One Punch Man, il serait idiot d'enterrer trop vite la maison française d'Akira Toriyama

En effet, Glénat aura déjà la chance de commencer l'année avec la venue du légendaire Katsuhiro Otomo en terres Angoumoisines, l'occasion de publier la réédition tant attendue d'Akira, chef d'oeuvre intemporel s'il en est. Une édition chapeautée par son auteur, qui garantie de belles heures de frime à votre bibliothèque. Et si les méga-hits shônens n'atterrissent plus dans la hotte de Glénat, son département manga peut toujours compter sur un fond de catalogue commercialement intéressant, où l'on retrouve le très bon Ajin, le succès Chi, les solides Tokyo Ghoul / Bleach / Claymore. Sans parler du fait que One Piece ne semble jamais pouvoir s'arrêter, Eiichiro Oda étant toujours fermement accroché à son Vogue Merry. Surtout, Glénat poursuit ses rééditions en format Deluxe, toujours bienvenues chez les lecteurs suffisamment passionnés et/ou qui en ont les moyens.

Bref, une année qui, sans y attacher de belles surprises d'édition (pour le moment) nous semble suffisamment solide pour (continuer de) faire de Glénat Manga un favori du marché plutôt qu'un solide outsider

Si l'on s'est longtemps cherché du côté des Comics, avec une première itération menée par Thomas Rivière et et où l'on découvrait notamment le fabuleux Fairy Quest, Glénat a décidé de passer la seconde en engageant une tête bien connue de l'édition de Comics en France et outre-atlantique : Olivier Jalabert.

Intime avec de nombreux artistes et réputé pour sa capacité à ramener des séries d'auteurs dans son giron, l'ex-directeur éditorial du pôle BD d'Ankama s'est vite employé à faire de son label une collection à l'identité propre, fort notamment d'éditions souvent 2 à 3€ trop chères, mais plus soignées que la moyenne de l'édition Librairie française. Ajoutez à ça des séries achetées elles-aussi très chères mais ô combien rafraichissantes, tel que les fabuleux Sex Criminals et Bitch Planet du couple Fraction / DeConnick, et vous obtenez un département qui fait mieux que la figuration dans le marché français des Comics. 

Une arrivée à point nommée pour nous aider à découvrir toujours plus de pépites d'Image Comics, là où DC Comics et Marvel apparaissent désormais presque autant comme des fardeaux que comme d'incompressibles fonds de catalogue pour les concurrents de Glénat. De plus, les titres publiés par Olivier Jalabert sont autant de preuves que seuls Urban Comics et Delcourt (qui publie la totalité du label Skybound, dont l'excellent et récent Birthright) ne pouvaient pas suffir pour faire la place suffisante à la politique d'exportation d'Image et de ses auteurs.

On l'a appris il y a quelques jours à peine, le légendaire Mickey passera sous le crayon de dessinateurs bien de chez nous l'année prochaine, bien determiné à prouver qu'il reste de la place pour exister artistiquement chez Disney entre Marvel et Star Wars. Déjà éditeur des fabuleuses rééditions des classiques Disney, Glénat semble avoir compris que son avenir passait aussi par la création, quitte à s'attaquer à un sujet aussi immense que la création de Walt Disney. 

À côté de ça, Glénat pourra toujours compter sur ses nombreux labels et certaines de leurs séries qui ne connaissent pas le succès qu'elles méritent, à l'image de Vents d'Ouest qui réédite ces jours-ci en intégrale le très bon Moby Dick de Chabouté. 2016, ce sera aussi l'occasion de renouer avec les classiques d'Olivier Ledroit, dont le Tome 1 de Requiem sera également réédité. 

Sans révolutionner son approche du monde de la Bande Dessinée avec ses multiples labels et sa pluie de sorties, Glénat pourra tout de même envisager 2016 sereinement tant son département Comics et ses bases plus que solides en mangas et en Franco-Belge semblent à-même de véritablement faire grimper une marche à une maison d'édition qui traverse les années avec toujours autant de solidité, mais qui pénait peut-être à nous livrer d'incontournables projets. Une remise en cause éditoriale qui a donc poussé l'éditeur à s'appuyer sur deux marchés bien-aimés : les Comics et la création originale. 

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